Les Bourses européennes ont terminé mercredi à des niveaux records, portées par de solides publications trimestrielles d’entreprises et des signes de ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,17% à 8.239,99 points, avec un plus haut en séance à 8.253,1 points, très proche de son pic historique du 10 mai, à 8.259,19 points. Le Footsie britannique a pris 0,21% après avoir inscrit un record à 8.474,41 points. Le Dax allemand a avancé de 0,85%, après avoir touché un sommet sans précédent à 18.892,92 points.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,40% et le FTSEurofirst 300 de 0,56%. Le Stoxx 600 a gagné 0,60% avec un record en séance à 525,2 points.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,61%, très proche du seuil symbolique des 40.000 points. Le Standard & Poor’s 500, qui a inscrit un record à 5.293,15 points, progresse de 0,85%, tandis que le Nasdaq, lui aussi monté au niveau inédit de 16.679,803 points, prend 1,02%.
Les marchés actions américains profitent d’une forte détente dans l’obligataire, après la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis. L’indice CPI a augmenté moins vite que prévu en avril, de 0,3% sur un mois. Sur un an, il a progressé de 3,4%, après un gain de 3,5% en mars. En excluant les éléments volatils, l’indice CPI a également ralenti à 0,3% sur un mois et 3,6% sur un an.
En outre, les ventes au détail aux Etats-Unis ont stagné en avril d’un mois sur l’autre, signe que les dépenses de consommation perdent de leur dynamisme, ce qui suscite l’espoir d’une efficacité de la transmission de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
« Le marché attendait la confirmation que la résurgence de l’inflation au premier trimestre n’allait pas se poursuivre au deuxième trimestre. Il l’a eue avec ces chiffres », note Marvin Loh, stratège macroéconomique chez State Street.
Après la publication du CPI, les contrats à terme sur les taux directeurs de la Fed montrent que la probabilité d’une baisse des coûts d’emprunt en septembre est passée de 69% à 73%.
En zone euro, les traders voient désormais la Banque centrale européenne (BCE) baisser ses taux de 73 points de base cette année contre un réduction de 71 points avant la statistique.
De solides résultats d’entreprises en Europe ont également contribué à la bonne tenue des indices: parmi les sociétés du Stoxx 600 ayant déjà publié leurs résultats pour le premier trimestre, 60,7% ont dépassé les attentes, contre une moyenne historique de 54%, selon les données de LSEG en date de mardi.
VALEURS EN EUROPE
Carrefour a reculé de 4,07%, pénalisé par l’abaissement de la recommandation de JPMorgan à « sous-pondérer » contre « neutre ».
Trigano a dévissé de 6,79%, les analystes jugeant la génération de cash du fabricant de camping-cars « décevante ».
CGG s’est envolé de 19,63% après un bond de 30% du chiffre d’affaires de ses activités au premier trimestre.
Burberry a chuté de 7,27%, le groupe de luxe ayant fait état d’une baisse de 34% de son bénéfice d’exploitation annuel.
Le spécialiste britannique des données sur le crédit Experian a grimpé de 8,127%, à la faveur de prévisions optimistes pour 2025, reposant sur une hausse de la demande et une réduction des dépenses.
Merck KGaA s’est adjugé 4,77% après un bénéfice ajusté meilleur que prévu.
Commerzbank a gagné 5,13%, la banque ayant enregistré son bénéfice trimestriel le plus élevé depuis 10 ans, au-dessus des attentes.
ABN Amro a décliné de 6,11% en raison d’une baisse de son ratio de fonds propres au premier trimestre, ce qui éclipse un bénéfice net meilleur que prévu.
Le groupe finlandais de biocarburants Neste a plongé de 14,88%, en queue du Stoxx 600, après un abaissement de ses perspectives de marge pour 2024 sur les produits renouvelables.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’activité manufacturière dans la région de New York a enregistré ???une baisse plus forte qu’attendu en mai, avec un indice « Empire State » passé à -15,6 après -14,3 en avril.
L’économie de la zone euro a progressé au premier trimestre de 0,3%, une croissance conforme aux attentes, montre la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) d’Eurostat.
L’inflation en France a été confirmée à 0,6% sur un mois en avril et à 2,4% sur un an.
CHANGES
Le dollar recule logiquement (-0,52%) face à un panier de devises de référence après la publication du CPI américain. Le billet vert est tombé à un creux d’un mois à 104,41 points.
L’euro avance de 0,37%, à 1,0858 dollar, tandis que la livre sterling se traite à 1,2654 dollar (+0,52%).
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, qui se replie de 8,2 points de base, à 4,3653%, est tombé en séance à un plus de bas de cinq semaines.
Celui du Bund allemand de même échéance a cédé en clôture 11,7 points, à 2,424%.
Celui du Gilt britannique à dix ans est au plus bas depuis le 10 avril, à 4,067%, soit un repli de dix points en séance.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est volatil après les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montrant une baisse de la demande de brut cette année de 140.000 barils par jour (bpj), à 1,1 million de bpj. La dépréciation du dollar et la perspective d’une baisse des taux directeurs aux Etats-Unis contrebalancent cependant cette prévision.
Vers 16h00 GMT, le Brent grignote 0,04% à 82,41 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,12% à 78,11 dollars après être tombés en séance à un creux de 11 semaines.