Les principales Bourses européennes évoluent en baisse en début de séance lundi, les investisseurs privilégiant les prises de bénéfices face aux incertitudes multiples du moment, sur l’évolution de la pandémie, l’après-Brexit ou les tensions récurrentes entre les Etats-Unis et la Chine.
À Paris, le CAC 40 perd 1,06% à 5.549,62 points vers 08h50 GMT tandis qu’à Francfort, le Dax recule de 0,76% et qu’à Londres, le FTSE 100 cède 0,2%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,88%, le FTSEurofirst 300 de 0,66% et le Stoxx 600 de 0,75%.
Le rythme toujours élevé des contaminations par le coronavirus dans de nombreux pays reste préoccupant: en Californie, plus de 23 millions de personnes sont concernées par un durcissement des mesures de confinement, en Corée du Sud, un responsable des services de santé dit craindre un “effondrement” du système hospitalier et en France, la baisse des cas de contamination ralentit, ce qui pourrait compromettre les prochaines étapes du déconfinement.
L’après-Brexit continue aussi de préoccuper les investisseurs, Londres et Bruxelles ayant prolongé leurs discussions sur les trois grands dossiers qui continuent d’empêcher la conclusion d’un accord global: la pêche, les règles d’une concurrence juste et le mécanisme de règlement des litiges.
Par ailleurs, les Etats-Unis se préparent à sanctionner plus d’une dizaine de responsables chinois en arguant de leur rôle supposé dans la disqualification d’élus d’opposition à Hong Kong, a-t-on appris de trois sources.
Ces nouvelles occultent en partie les bons chiffres du commerce extérieur chinois, marqués par un bond de 21,1% sur un an des exportations, leur plus forte croissance depuis février 2018, comme ceux de la production industrielle allemande, en hausse plus marquée qu’attendu en octobre.
La prudence pourrait persister en attendant les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, qui devraient amplifier et prolonger son soutien à l’économie, via le programme d’achats de titres PEPP et les prêts de liquidités aux banques (TLTRO).
VALEURS
La quasi-totalité des grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge, les baisses les plus marquées touchant le compartiment bancaire (-2,34%), celui de la distribution (-1,76%) et celui de l’automobile (-1,57%).
Parmi les replis les plus marqués du CAC 40, BNP Paribas cède 2,34%, Vinci 2,15%, Airbus 1,98%.
Société générale, qui avait débuté dans le vert, abandonne 1,72%. Le groupe a annoncé une restructuration de ses activités de banque de détail qui passera par la fusion des réseaux Société générale et Crédit du Nord et la fermeture de 600 agences.
En hausse, AstraZeneca prend 2,14% après le relèvement de la recommandation de Morgan Stanley, permettant au secteur pharmaceutique européen de se maintenir à l’équilibre (+0,09%).
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a terminé en baisse de 0,76% sous le coup de prises de bénéfice après cinq semaines consécutives de hausse et des plus hauts de près de 30 ans.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai a cédé 0,81% et le CSI 300 0,86%, les signes de regain de tension entre Pékin et Washington ayant pénalisé entre autres les valeurs financières.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse d’au moins 0,5% pour le Dow Jones et le Standard & Poor’s 500 et en repli de 0,3% pour le Nasdaq.
Vendredi, tous trois ont inscrit des records, les chiffres décevants de l’emploi en novembre ayant ravivé les espoirs d’un plan de relance massif: le Dow a gagné 0,83% à 30.218,26 points, le S&P-500 a pris 0,88%, à 3.699,12 points et le Nasdaq a progressé de 0,7% à 12.464,23 points.
TAUX
Les rendements obligataires de référence sont en nette baisse, conséquence du regain d’aversion au risque, qui favorise le repli sur les emprunts d’Etat. Celui du Bund allemand à dix ans cède plus de quatre points de base à -0,582% et son équivalent américain près de trois points à 0,941%.
Ce dernier avait atteint vendredi en séance, à 0,986%, son plus haut niveau depuis mars en profitant des spéculation sur la relance budgétaire, synonyme d’une hausse des besoins de financement de l’Etat fédéral.
CHANGES
Le dollar est l’autre grand bénéficiaire du repli sur les valeurs refuges: l’indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence, tombé la semaine dernière à son plus bas niveau depuis plus de deux ans et demi, regagne 0,41%.
L’euro revient ainsi sous 1,21 dollar.
La livre sterling, elle, souffre une nouvelle fois des craintes d’un échec des discussions entre Londres et Bruxelles: elle perd plus de 1% face au billet vert comme face à la monnaie unique.
PÉTROLE
Les cours du pétrole s’éloignent des plus hauts de neuf mois touchés avant le week-end, l’actualité des dernières heures, sur le reconfinement partiel en Californie ou les tensions USA-Chine, incitant aux prises de profit.
Le Brent, qui avait frôlé les 50 dollars vendredi, abandonne 1,18% à 48,67 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,38% à 45,62 dollars.