Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mardi et loin de leurs plus hauts du jour, la remontée des rendements obligataires et les soupçons de sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 ayant compromis le rebond favorisé en début de séance par une remontée de la livre sterling.
À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une baisse de 0,27% (15,57 points) à 5.753,82 points après avoir gagné jusqu’à 1,44%. À Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,52% et à Francfort, le Dax a cédé 0,72%.
L’indice FTSEurofirst 300 a grappillé 0,04% mais l’EuroStoxx 50 a perdu 0,42%, et le Stoxx 600 0,13%.
Tous les grands indices ont effacé la quasi-totalité de leurs gains ans l’après-midi après les informations suédoises et danoises sur des fuites touchant les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, Stockholm et Copenhague évoquant un possible sabotage.
Peu après la clôture en Europe, Wall Street, qui gagnait plus de 1% en début de séance après cinq baisses consécutives, réduisait elle aussi sa progression: le Dow Jones était pratiquement revenu à l’équilibre tandis que le Standard & Poor’s 500 ne gagnait plus que 0,1% et le Nasdaq Composite 0,52%.
Au-delà des mouvements liés aux tensions géopolitiques, le sentiment de marché est loin d’avoir durablement changé.
« Nous ne prévoyons pas de reflux rapide de l’inflation ou de retour à 2%, ce qui maintiendra la Fed sur la voie de la hausse des taux. Cela implique plus de volatilité et nécessite de la prudence et de l’équilibre en matière d’allocation dd’actifs », expliquent les responsables de la stratégie d’investissement de BlackRock dans une note publiée ce mardi.
Parallèlement, les analystes ont revu à la baisse leurs estimations de résultats du S&P 500 pour les troisième et quatrième trimestres comme pour l’ensemble de 2022: pour juillet-septembre, les profits de l’indice ne devraient augmenter que de 4,6% contre +11,1% attendu début juillet.
TAUX
Si la volatilité reflue un peu sur les marchés actions, les mouvements restent marqués sur l’obligataire, des deux côtés de l’Atlantique, les rendements de référence affichant une nouvelle fois de fortes hausses: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, prenait 14 points de base en fin de séance à 2,228%, au plus haut depuis 11 ans, et son équivalent américain a atteint un plus haut de 12 ans et demi à 3,976%.
La hausse du dix ans américain depuis début août approche désormais 1,5 point de pourcentage.
Sur le marché britannique, le dix ans;, toujours surveillé de près après les turbulences des derniers jours, a dépassé 4,5% pour la première fois depuis 2008. L’économiste en chef de la Banque d’Angleterre, Huw Pill, a prôné une réponse « significative » de la banque centrale mais laissé entendre que celle-ci pouvait attendre la réunion de politique monétaire prévue en novembre.
CHANGES
Le dollar fait une pause après avoir inscrit record sur record ces derniers jours: l’indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence recule de 0,25%, l’euro remonte à 0,962 et la livre sterling reprend 0,6% à 1,0748, s’éloignant du plus bas historique touché lundi.
VALEURS
Le rebond des Bourses européennes a profité entre autres aux secteur des matières premières (+1,89%) et de l’énergie (+1,43%), la baisse du dollar favorisant la remontée des cours du pétrole et des métaux de base.
En baisse, le compartiment de l’immobilier, particulièrement sensible à la remontée des coûts du crédit, a chuté de 3,97% et atteint son plus bas niveau depuis janvier 2012.
PÉTROLE
La hausse du pétrole s’amplifie au fil des heures tandis que l’ouragan Ian s’approche du golfe du Mexique, où il pourrait conduire à une baisse de la production.
Le Brent gagne 2,68% à 86,31 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,46% à 78,60 dollars.