Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi et Wall Street évoluait également dans le vert à mi-séance à la faveur d’achats à bon compte après la pire semaine depuis le début de l’année des marchés d’actions sur fond d’inquiétudes d’une remontée prolongée des taux d’intérêt des banques centrales.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,51% à 7.295,55 points. Le Footsie britannique a pris 0,72% et le Dax allemand a gagné 1,13%.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,66%, le FTSEurofirst 300 de 1,13% et le Stoxx 600 de 1,07%.
Alors que le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, avait déclaré au début du mois que le processus de désinflation avait commencé, l’indice des prix PCE aux Etats-Unis, publié vendredi, a montré une accélération surprise en janvier.
Cette statistique qui s’ajoute à d’autres données témoignant d’un marché du travail toujours tendu et d’une résistance de l’activité économique aux Etats-Unis a amené les banques NatWest et Barclays à tabler désormais sur un relèvement de 50 points de base des taux de la Fed en mars.
En Europe, où le risque de récession s’est également éloigné au regard des dernières statistiques, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a répété, dans une interview accordée à The Economic Times, qu’une hausse des taux de 50 points était à prévoir en mars et que tout serait fait pour ramener l’inflation vers l’objectif de 2%.
VALEURS EN EUROPE
Le regain d’appétit pour le risque en Europe a surtout profité aux secteurs de l’énergie (+1,37%), des ressources de base (+0,92%), des nouvelles technologies (+1,68%) et de l’automobile (+1,41%).
Dans ces deux derniers compartiments, Worldline (+2,27%), Michelin (+2,73%) et Renault (+2,79%) se sont distingués sur le CAC 40.
Ailleurs en Europe, le retour de Commerzbank (+4,55%) dans l’indice Dax a été salué, tandis que dans le secteur de la distribution (+1,95%), AB Foods, propriétaire de Primark, a gagné 1,44% après le relèvement de ses prévisions, et Hennes & Mauritz 4,21%, à la faveur de la recommandation de BofA à « acheter » sur le groupe suédois.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,22%, le Standard & Poor’s 500 de 0,46% et le Nasdaq de 0,83%.
Pour Sam Stovall, stratège investissements chez CFRA Research, le rebond d’aujourd’hui est lié au fait que « le marché était tellement en baisse la semaine dernière », le Dow Jones ayant effacé vendredi l’ensemble de ses gains depuis le début de l’année.
Aux valeurs, Tesla prend 4,38%, le constructeur automobile ayant annoncé une accélération de la production de son usine berlinoise, tandis que le fabricant de véhicules électriques Fisker bondit de 30,98% à la faveur d’une hausse de ses commandes.
Côté baisse, Pfizer recule de 1,53%, le laboratoire étant en discussions pour racheter Seagen (+9,26%) selon le Wall Street Journal, une opération évaluée à plusieurs milliards de dollars.
LES INDICATEURS DU JOUR
La croissance du crédit aux entreprises en zone euro a ralenti en janvier pour le troisième mois consécutif, à 6,1%, selon la BCE.
CHANGES
Le dollar revient d’un pic près de sept semaines, cédant 0,38% face à un panier de devises internationales. Le billet a pris presque 3% en février.
L’euro, pour sa part, est tombé lundi en séance à 1,053 dollar, son plus bas niveau depuis le 6 janvier, avant de remonter à 1,0593 (+0,46%).
La livre sterling se traite à 1,2025 dollar (+0,72%) et 0,8807 euro (+0,27%) après l’annonce d’un accord entre Londres et l’UE sur le protocole nord-irlandais qui empoisonne leurs relations commerciales depuis le Brexit.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans a touché lundi un pic depuis juillet 2011 à 2,591% avant de réduire ses gains en clôture à 2,58% (+5,8 points de base). Celui a deux ans a fini à 3,06% (+5,1 points), au plus haut depuis 2008.
Aux Etats-Unis, les rendements de ces deux échéances, qui ont fortement progressé vendredi, sont en revanche en légère baisse, respectivement à 3,92% et 4,80%, en raison de la contraction plus importante que prévu, de 4,5%, des commandes de bien durables en janvier publiées ce lundi.
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent en raison de la force du dollar, mais la décision samedi de la Russie de suspendre ses exportations de brut vers la Pologne via l’oléoduc Droujba, Varsovie ayant livré la veille à l’Ukraine ses premiers chars Leopard, limite l’ampleur de la baisse.
Le Brent cède 1,08% à 82,26 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,94% à 75,6 dollars.