Les banques centrales sont sur le point de remporter leur combat contre l’inflation, selon le dernier rapport trimestriel de la Banque des règlements internationaux (BRI), publié lundi.
La BRI, surnommée la « banque centrale des banquiers centraux », estime en effet qu’il est possible de faire preuve d’un « optimisme prudent ».
« Les banques centrales ont pris des mesures décisives et ont ainsi empêché l’inflation de s’enraciner », a déclaré Claudio Borio, chef du département monétaire et économique de la BRI, aux journalistes. « En parallèle, l’activité économique s’est montrée remarquablement résistante et le système financier s’est bien comporté ».
Au fur et à mesure de ses publications, la BRI s’est montrée plus optimiste sur la trajectoire économique. Fin 2023, l’institution déclarait que le combat contre l’inflation progressait mais n’était pas terminé.
La BRI a certes prévenu, comme à son habitude, que des risques demeuraient, mais Claudio Borio a souligné que l’écart entre les anticipations de marché et les prévisions des banques centrales s’était considérablement resserré.
« Les points de vue des marchés et des banques centrales ont convergé, suggérant que pour cette fois au moins, les banques centrales ont mieux apprécié les risques », a indiqué Claudio Borio.
Le rapport porte également sur les risques d’une persistance de l’inflation et sur le niveau du taux neutre, ou r*, après la pandémie de COVI-19 et alors que le vieillissement des populations et le retour du protectionnisme remodèlent les économies.
Selon le rapport, les pressions inflationnistes pourraient s’enraciner à mesure que le poids des services augmente dans l’économie, tandis que le r* pourrait être plus élevé.
Dans le contexte actuel, l’indicateur est « tellement flou » qu’il sera « difficile de l’utiliser dans la conduite de la politique monétaire », a ajouté Hyun Song Shin, responsable de la recherche à la BRI.
L’institution s’est aussi inquiétée de la hausse des valeurs technologiques, en particulier liées à l’intelligence artificielle (IA).
Nvidia, qui fabrique les puces permettant d’entraîner les logiciels d’IA, a vu ses actions grimper de 66% cette année, après un bond de près de 240% en 2023. Meta a gagné près de 140% au cours des 15 derniers mois.
« Chaque fois qu’il y a de potentiels changements technologiques, l’enthousiasme s’empare des marchés et les propulse à des niveaux très élevés. C’est peut-être ce qui se produit aujourd’hui », a déclaré Claudio Borio.
Toutefois, de nombreux autres marchés à travers le monde ont connu une forte hausse cette année, et les investisseurs prévoient « un atterrissage très, très doux » pour les grandes économies, a-t-il ajouté.