L’inflation allemande risque d’être plus élevée que prévu cette année, a déclaré mercredi le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, qui estime que la Banque centrale européenne (BCE) devrait se concentrer sur la normalisation de sa politique monétaire.
Les pressions inflationnistes s’étant intensifiées bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il apparaissait comme une quasi certitude que la BCE allait accélérer le retrait progressif de ses mesures exceptionnelles lors de la réunion du 10 mars.
Mais le conflit militaire entre les deux pays et ses répercussions sur l’économie sèment le doute.
« Si la stabilité des prix l’exige, le Conseil des gouverneurs de la BCE doit ajuster le cap de sa politique monétaire », a déclaré Joachim Nagel dans le rapport annuel de la banque centrale allemande.
« Nous devons garder le cap sur la normalisation de notre politique monétaire », a-t-il ajouté.
A la tête de la Bundesbank depuis janvier, Joachim Nagel s’est toutefois abstenu de plaider en faveur d’une réduction des mesures de relance de la BCE dès la réunion de la semaine prochaine.
Les partisans de la rigueur monétaire de la BCE, dont Joachim Nagel fait partie, se sont exprimés dernièrement en faveur d’une normalisation plus rapide, y compris en ce qui concerne le rythme des achats d’obligations sur les marchés mais ils ont fait preuve de plus de retenue depuis le début de l’offensive russe en Ukraine.
Le marché a revu à la baisse les anticipations en matière de taux d’intérêt, provoquant mardi une chute importante des rendements obligataires.
« La guerre affectera probablement l’économie allemande principalement par le biais des prix de l’énergie, du commerce extérieur et d’une incertitude accrue », a déclaré Joachim Nagel. « L’ampleur de cette incidence ne peut être estimée de manière fiable à l’heure actuelle. »