En octobre, le secteur manufacturier français a poursuivi sa descente avec une contraction marquée de sa production, selon l’enquête conjoncturelle menée auprès des directeurs d’achats. L’indice PMI S&P Global/HCOB pour le secteur manufacturier français, indicateur clé de la santé industrielle, s’est établi à 44,5. Cette valeur, bien en dessous de la barre des 50 qui distingue expansion et contraction, souligne l’ampleur de la crise. Le secteur manufacturier en France s’enfonce dans un cycle de ralentissement, illustrant les difficultés profondes de l’industrie à se stabiliser face aux conditions économiques actuelles.
Le principal moteur de ce déclin est une réduction sévère des nouvelles commandes, en particulier celles provenant de l’international. « Le secteur manufacturier français reste enlisé dans une crise profonde », a expliqué Tariq Kamal Chaudhry, économiste chez Hamburg Commercial Bank. Il souligne ainsi l’absence de signes de reprise à court terme, ajoutant que les perspectives demeurent sombres pour les mois à venir. Cette évaluation reflète le pessimisme grandissant des acteurs industriels, alors que les carnets de commandes peinent à se remplir.
Un sous-indice de l’enquête, mesurant spécifiquement la production industrielle, a chuté à 43,1 en octobre, après s’être établi à 44,0 le mois précédent. Il s’agit de la plus mauvaise performance enregistrée depuis janvier, quand cet indicateur avait atteint un point bas à 41,0. Cette dégradation s’explique en partie par une chute brutale des commandes à l’exportation, qui ont diminué à l’un des rythmes les plus rapides depuis le début de cette enquête. Ce ralentissement des exportations s’inscrit dans un contexte global marqué par des tensions géopolitiques et un affaiblissement de l’économie mondiale, facteurs qui pèsent lourdement sur les débouchés internationaux des produits français.
La demande intérieure en France n’a pas échappé à cette tendance négative. Les entreprises, interrogées dans le cadre de l’enquête, pointent un repli des dépenses de consommation, les ménages adoptant une attitude plus prudente dans un climat d’incertitude économique. En parallèle, les difficultés du secteur de la construction ont également contribué à ce ralentissement, réduisant la demande de biens manufacturés dans ce domaine. Ce cocktail de contraintes, à la fois interne et externe, accentue la fragilité du secteur manufacturier français, sans perspectives claires d’amélioration.
En conclusion, le secteur manufacturier en France est confronté à une crise structurelle marquée par la baisse des commandes, tant sur le marché intérieur qu’à l’exportation. Cette situation met en lumière les défis que devront relever les industriels français pour redresser leurs activités dans un environnement économique incertain.