Alors que le secteur bancaire a connu en mars une crise aussi soudaine que rapide, Deutsche Bank a choisi de renforcer temporairement ses réserves de liquidités par le biais d’importantes opérations de « swap » qui ont attiré l’attention de la Banque centrale européenne (BCE).
Ces transactions à court terme, qui entraînent des variations importantes des ratios de liquidités, pourraient alerter les régulateurs et les analystes quant à la fiabilité des exigences réglementaires introduites après la crise financière de 2008.
Le montage financier de Deutsche Bank a attiré l’attention de la BCE, en charge de la supervision des banques de la zone euro, qui a évoqué ce sujet avec l’établissement lors d’échanges de routine, ont indiqué les sources.
Les opérations de Deutsche Bank pour améliorer son bilan, si elles constituent des pratiques bancaires légitimes, révèlent néanmoins l’inquiétude de la première banque allemande face aux turbulences qui ont ébranlé le secteur bancaire en mars, après la faillite de banques régionales américaines et le rachat en urgence de Credit Suisse pas UBS.
Interrogé sur les transactions, un porte-parole de Deutsche Bank a déclaré le groupe gérait « activement un profil de liquidité prudent à travers un certain nombre d’indicateurs de liquidités ».
Deutsche Bank a échangé des milliards d’euros de titres contre des liquidités et des obligations d’État, que les banques peuvent utiliser pour renforcer leurs principales mesures de liquidité.
Les transactions, principalement des accords de « swaps » à court terme ou des opérations de pension, ont permis à Deutsche Bank de porter son ratio de liquidité (LCR) à 143% le 31 mars contre 137% le 23 mars, selon des documents financiers de la banque.
Si Deutsche Bank n’avait pas réalisé les transactions en question, son ratio de liquidité serait resté supérieur à l’exigence réglementaire qui le fixe à 100%, ont-elles ajouté, précisant que le niveau de liquidités de la banque allemande n’est pas un sujet de préoccupation.