Les initiatives pour promouvoir une économie bleue durable et circulaire, notamment dans le Bassin méditerranéen, sont en pleine effervescence : transformation des macroalgues envahissantes de l’Atlantique en film comestible pour la congélation du saumon, récupération et recyclage des filets fantômes pour la production de longues cordes utilisées pour la mytiliculture, réduction de la corrosion sur plateformes offshore et des échangeurs de chaleurs, thermoplastique dernier cri pour augmenter le cycle de vie des éoliennes. Et pour la récupération et la réutilisation des déchets plastiques qui se déposent sur les fonds marins, un système de pyrolyse mobile qui les transforme en combustibles, alimenté par la récupération des pêcheurs locaux. Le rendez-vous à ne pas manquer est celui de 2030, et la feuille de route correspond au programme strict imposé par le Pacte vert pour rendre durable l’économie européenne, favorisant une transition verte et bleue inclusive, alimentée par la recherche et l’innovation, en mesure de définir un nouvel équilibre entre nature et citoyens. Une transition où l’Italie peut confirmer son rôle de leader et de référence internationale. Tel est le souhait exprimé par Enrico Granara en faisant le bilan de son mandat qui vient de se terminer en tant que ministre plénipotentiaire pour la mer Méditerranée du MAECI, lors de la beacon conference « Blue Growth saine et circulaire dans les mers italiennes : exemple de circularité dans les chaînes de la valeur maritime », qui a eu lieu aujourd’hui à la deuxième journée d’Ecomondo Digital Edition, et promue par le comité technique scientifique de la manifestation en collaboration avec Cluster BIG, Bluemed CSA, Federpesca.
Etats généraux de l’économie verte : l’agenda international vers la durabilité
Les nouveaux objectifs européens établis par le Pacte vert et visant la neutralité climatique constituent une poussée décisive vers d’importants changements dans toutes les filières de production. C’est ce qui émerge de la Session plénière internationale : Gouvernements et entreprises vertes dans le nouveau contexte global, deuxième rendez-vous des états généraux de l’économie verte et de la Fondation pour le développement durable qui a eu lieu aujourd’hui à l’occasion d’Ecomondo Digital Edition 2020. Un événement d’envergure internationale sur le Pacte vert, une confrontation de deux thèses qui a impliqué aussi bien les représentants des gouvernements globaux – pour recueillir témoignages et opinions sur l’agenda vert en dehors des frontières – que les représentants des entreprises les plus avancées des secteurs de production italiens sur la feuille de route nationale vers la durabilité. La session, modérée par Raimondo Orsini, directeur de la Fondation pour le développement durable, s’est ouverte par l’intervention de Riccardo Fraccaro, sous-secrétaire à la présidence pour le Conseil des ministres, qui a souligné l’importance de l’adoption d’une stratégie univoque et claire soutenue par des investissements publics constants, afin d’inverser le paradigme développement/émissions dans l’évolution du système de production. Agenda international mesuré dans les contributions de Sun Chengyong – ministre conseiller, ambassade de la République populaire de Chine –, qui a illustré les pas de la Chine vers l’objectif Neutralité carbone 2060, Sigrid Kaag – ministre du Commerce étranger et de la Coopération pour le développement, gouvernement des Pays-Bas -, et Jeffrey Sachs – directeur du Center for Sustainable Development à la Columbia University, qui a défini l’Europe comme la figure de proue de l’économie verte. Puis ont eu lieu les contributions italiennes de Simona Bonafè, qui a souligné l’engagement de la Commission de l’environnement et de la santé du Parlement européen vers la révision des objectifs et l’adoption d’interventions législatives concernant la durabilité, et de Roberto Luongo, directeur d’ICE Agenzia, qui a défini comme nécessaire la création d’un système Pays pour rendre attrayante l’industrie italienne dans les processus d’internationalisation.
Sept bonnes pratiques pour la durabilité des pme
Développement des smart cities, innovation circulaire pour l’agroalimentaire, réduction de l’impact de l’élevage intensif, adoption de modèles financiers pour soutenir les affaires innovantes. Green Growth Community a présenté, à Ecomondo Digital Edition 2020, sept projets financés par le Programme Interrreg MED pour promouvoir le développement durable et la gestion saine des ressources naturelles en Méditerranée, renforçant les pratiques d’innovation intersectorielles à travers une approche de coopération intégrée. En se penchant sur le modèle urbain, ESMARCITY vise l’amélioration du service public et l’utilisation des ressources, estimant à 700 000 les nouveaux emplois potentiels en Europe liés à l’adoption du paradigme de l’économie circulaire « from owning to using » (de la possession à l’utilisation). On estime également qu’il faudra un peu moins de 4 ans pour que les nouvelles technologies vertes de construction apportent un bénéfice, et on calcule une économie d’énergie électrique pour l’éclairage public de 60 %.
MADRE travaille dans le cadre de la stratégie « Farm to work » en Méditerranée, démarrant des projets de développement de l’agriculture métropolitaine et mettant en contact sur une plateforme ouverte les entreprises qui, dans le monde, s’occupent d’activités liées à la nature. PEFMED a développé des instruments qui utilisent divers indicateurs socio-économiques croisés, pour mesurer l’impact de la filière agroalimentaire, pas seulement d’un point de vue économique, mais également pour son empreinte sociale. Concernant la pollution produite par l’élevage intensif, RE-LIVE WASTE teste l’effet agronomique de la struvite sur des cultures sélectionnées, en quête de nouvelles voies pour réutiliser les éléments nutritifs qui restent en excès sur les sols. Dans les différents pays de la Méditerranée, l’économie circulaire fait ses premiers pas et avance à des vitesses différentes. La boîte à outils EMBRACE peut aider à combler les lacunes de compétences internes pour faciliter la transformation et l’innovation, réorganisant de manière circulaire également les flux de travail. Pour soutenir le financement des initiatives les plus innovantes, FINMED offre un service de consultation stratégique et opérationnelle aux PME avec le Support Service Tool. Le dénominateur commun des projets financés est l’approche créative envers l’innovation durable que CREAINNOVATION a résumée en une multitude de techniques à disposition des PME engagées dans le développement de produits, services et modèles verts et circulaires.
Programme life : de nouvelles ressources ue pour le pacte vert
Un financement de 5,4 milliards d’euros pour des projets innovants favorisant la transition vers une économie propre, circulaire, efficace d’un point de vue énergétique, à faible teneur en carbone, résiliente face au changement climatique, ainsi que la protection de l’environnement et de la biodiversité. C’est ce que prévoit le programme LIFE de la Commission européenne pour 2021-2027, en cours d’approbation pour la fin de l’année. Différentes nouveautés seront présentées aujourd’hui à Ecomondo Digital Edition d’IEG par l’Executive Agency for Small and Medium-sized Enterprises (EASME) de la Commission européenne. Avec l’augmentation du budget disponible (pour la période 2014-2020, il était de 3,4 milliards d’euros), le passage à des sources d’énergie propre rentre dans les sous-programmes de financement, avec environ 1 milliard de fonds destinés (soit 18 % du total), à côté des thèmes nature et biodiversité (environ 2,2 milliards, soit 39,4 % du total), économie circulaire et qualité de la vie (1,3 milliard, soit 24,8 % du total), neutralité climatique et adaptation (1 milliard). En outre, le programme prévoit l’extension des critères d’admissibilité également à des pays non membres de l’UE et de l’EFTA. Depuis sa création en 1992, le programme LIFE a mis à disposition d’organismes publics et privés 5,6 milliards d’euros, soutenant plus de 5 300 projets dans tous les pays membres de l’UE en mesure de créer une valeur de plus de 12 milliards d’euros.