ESPAGNE : La croissance se poursuit à un rythme vigoureux, mais ralentirait en 2018-19
L’activité devrait ralentir graduellement au second semestre de 2018 et en 2019. Malgré l’amélioration du marché de l’emploi, la consommation croîtrait moins vite, avec la fin des effets de rattrapage de la demande des ménages qui avaient jusqu’alors reporté leurs achats de biens durables.
L’investissement reste solide, en particulier chez les entreprises exportatrices. Le secteur de la construction devrait poursuivre sa tendance positive face à une demande toujours résiliente et une hausse des prix des logements. Les exportations profiteraient du dynamisme en zone euro, mais devraient néanmoins ralentir. Le renforcement de l’euro face au dollar devrait encore peser sur la compétitivité des exportations hors zone euro.
Le programme budgétaire de 2018 inclut une hausse des retraites et 2 milliards d’euros de baisses d’impôts sur le revenu pour les catégories les plus modestes. Malgré le biais expansionniste, le déficit budgétaire devrait néanmoins s’établir à hauteur de 2,4 % du PIB du fait de la poursuite de la croissance, permettant à l’Espagne de sortir de la procédure de déficit excessif. En dépit de conditions de financement accommodantes, la croissance du crédit resterait atone dans un contexte de poursuite du processus de désendettement des ménages et des entreprises. La faiblesse du crédit continuera de pénaliser la profitabilité du secteur bancaire, alors que sa solvabilité et la qualité de son portefeuille se sont améliorées.
Les bouleversements politiques n’ont jusqu’à présent pas eu d’incidence négative sur la confiance des consommateurs et des entreprises. Les tensions financières qui ont suivi la condamnation de membres du PP dans l’affaire Gürtel se sont apaisées après la nomination de Pedro Sanchez à la présidence du gouvernement et sa décision de reconduire le budget voté par Rajoy, destitué de son poste.