- La croissance resterait solide en 2018-2019, tirée principalement par la consommation et dans une moindre mesure par l’investissement, dans un contexte de hausse de l’emploi et du crédit.
- Le resserrement budgétaire ne pèserait que modestement sur la croissance, mais il pourrait être accru pour permettre un retour durable du déficit public sous le seuil de 3 % du PIB.
La croissance est demeurée forte au T3-17 (0,5 % T/T après 0,6 % au T2), grâce au dynamisme de la demande intérieure et notamment de l’investissement. Le très bon niveau des indices de confiance suggère un maintien de ce dynamisme à court terme.
Bien qu’en léger retrait par rapport à 2017, la croissance resterait dans une fourchette de 1,5 % à 2,0 % en 2018-2019. La consommation privée serait le principal moteur de cette croissance. De fait, les ménages bénéficieraient de la poursuite du redressement de l’emploi, même si le modeste resserrement budgétaire prévu par le gouvernement contiendrait la progression du revenu disponible. Cette bonne orientation de la demande, dans un contexte de remontée graduelle du prix du pétrole, alimenterait un redressement progressif de l’inflation.
L’investissement resterait bien orienté mais perdrait progressivement de son dynamisme. En particulier, l’effort d’investissement des entreprises est déjà historiquement élevé et cesserait de se renforcer dans un contexte d’endettement déjà élevé et de légère remontée des taux d’intérêt. L’investissement des ménages croîtrait plus modestement après avoir opéré, en 2016 et 2017, un net mouvement de rattrapage.
Enfin, nous faisons l’hypothèse que les réformes récentes et programmées (marché du travail, formation professionnelle…) permettraient à la France de stabiliser ses parts de marché à l’exportation. Le pays bénéficierait ainsi du maintien attendu du dynamisme de la demande extérieure. Une réévaluation de l’effort d’assainissement budgétaire en 2018-2019 constitue l’une des incertitudes pesant sur ce scénario, la Commission Européenne ayant alerté la France sur le risque de non-conformité de son budget quant à ses engagements de moyen terme sur les finances publiques.