La confiance des ménages s’est encore dégradée en avril en France après sa chute du mois dernier, les préoccupations sur l’inflation restant fortes même si elles semblent s’atténuer un peu, montrent les données publiées mercredi par l’Insee.
L’indicateur synthétisant cette confiance, qui avait déjà plongé de six points en mars sur fond d’accélération de l’inflation et d’inquiétudes autour de la guerre en Ukraine, a encore reculé de deux points en avril pour s’établir à 88, alors que les dix économistes interrogés par Reuters l’attendaient en moyenne en légère hausse, à 92 points.
A ce niveau – bien inférieur à sa moyenne de longue période, qui s’établit à 100 – cet indicateur se situe « à un niveau voisin des points bas atteints fin 2018 lors du mouvement des gilets jaunes et en 2020 lors des confinements », souligne l’Insee.
Cette détérioration va à l’encontre de la tendance à l’amélioration généralement observée en France en période d’élection présidentielle et reflète les préoccupations des Français autour du pouvoir d’achat, l’un des thèmes majeurs de la campagne qui s’est conclue dimanche par la victoire d’Emmanuel Macron au second tour face à Marine Le Pen.
Dans le détail, cette enquête met en évidence une dégradation de l’opinion des ménages sur leur niveau de vie et sur l’évolution des prix au cours des 12 derniers mois.
Ainsi, la proportion de ménages jugeant que les prix ont augmenté au cours de l’année écoulée a bondi de sept points en avril et se situe désormais « au plus haut depuis l’été 2008 », observe l’Insee.
En revanche, la proportion de ménages s’attendant à une accélération des prix au cours des prochains mois plonge de 19 points, même si elle reste bien supérieure à sa moyenne de longue période, ce qui suggère que les Français estimeraient que le pire est derrière eux.
En revanche, les craintes des Français concernant le chômage se maintiennent à de très faibles niveaux.
Comme en France, le moral des consommateurs en Allemagne s’est dégradé en avril pour le deuxième mois consécutif, avec une détérioration encore plus marquée de la confiance des ménages.
Selon l’enquête de l’institut GfK, réalisée auprès d’environ 2.000 Allemands, l’indicateur correspondant a plongé de 15,7 points en avril et devrait encore chuter de 26,5 points en mai.
Le moral des consommateurs allemands s’est ainsi établi à un nouveau plus bas historique, bien en deçà du précédent plus bas record atteint au printemps 2020, lors du premier confinement instauré dans le cadre de la pandémie de COVID-19.
« La guerre en Ukraine et les taux d’inflation élevés ont porté un coup sévère au moral des consommateurs. Cela signifie que les espoirs d’une reprise économique liée à l’allègement des restrictions dues à la pandémie ont été définitivement douchés », a résumé Rolf Bürkl, expert de GfK, cité dans un communiqué.