La croissance de l’économie française n’a été que de 0,1% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, pénalisée par la contraction du commerce extérieur et les variations de stocks qui ont effacé une bonne partie de l’accélération de la demande intérieure, selon une première estimation publiée mardi par l’Insee.
Ce chiffre marque un ralentissement sensible par rapport à la progression de 0,6% (révisé de 0,5%) du produit intérieur brut (PIB) de la France sur les trois mois précédents.
Le ministre de l’Economie s’est félicité du redémarrage des dépenses de consommation des ménages (+0,7% après une croissance nulle au deuxième trimestre), qui a évité à l’économie française une contraction au troisième trimestre.
« C’est la preuve que pour la première fois depuis de nombreux mois, le revenu des ménages augmente plus vite que l’inflation », a estimé Bruno Le Maire pendant une conférence téléphonique avec des journalistes.
« Ce redémarrage de la consommation est d’autant plus important que le taux d’épargne des ménages a explosé au cours des derniers mois », a-t-il poursuivi, estimant que ce taux, passé de 15 à 19% en France, explique en partie le différentiel de croissance avec les Etats-Unis où l’épargne a au contraire reculé de 9 à 5%.
La demande intérieure finale (hors stocks) a ainsi contribué positivement à la croissance du PIB au troisième trimestre (+0,7 point, après +0,2 point les trois mois précédents), compensant notamment le recul du commerce extérieur sous l’effet d’une nette contraction des exportations (-1,4% après +2,4% au deuxième trimestre).
Assurant avoir « tenu (ses) objectifs de croissance pour 2023 » (Bercy prévoit +1,0% sur l’année), Bruno Le Maire a estimé que le recul de l’inflation devrait permettre au gouvernement d’atteindre également ses objectifs en 2024, compris pour le moment dans une fourchette de 1,4 à 1,6%.
« Nous sommes parfaitement lucides sur les risques liés au conflit au Proche-Orient », a-t-il toutefois ajouté. « Toute extension du conflit amènera une flambée du prix des matières premières, une flambée des prix de l’énergie et par conséquent un impact sur la croissance européenne. »