L’agence de notation Moody’s a averti mardi que le résultat des élections législatives en France est négatif pour la note de crédit du pays. L’absence de majorité absolue dans la nouvelle Assemblée nationale pourrait compliquer la prise de décisions et la gestion de la dette publique.
L’incertitude plane sur la formation du prochain gouvernement après que l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a remporté les élections législatives anticipées sans obtenir de majorité absolue, laissant une Assemblée divisée en trois grands blocs.
L’alliance de gauche prévoit de désigner un candidat dans les prochains jours, mais des incertitudes persistent quant à la méthode et à la répartition des forces au sein du groupe. Le camp présidentiel se dit prêt à discuter avec tous les membres de « l’arc républicain », à l’exception du Rassemblement national (RN) et de la France Insoumise (LFI).
« Étant donné les contraintes auxquelles tout futur gouvernement sera confronté, un assainissement budgétaire basé sur les dépenses en 2025 est peu probable », a prévenu Moody’s dans une note.
Cet avertissement reflète les inquiétudes exprimées lundi par S&P Global, qui a averti que la note de crédit de la France pourrait être « sous pression » en cas de faiblesse économique persistante ou de déficits publics prolongés.
Selon Moody’s, la France aura du mal à imposer de nouvelles hausses d’impôts, son ratio impôts/PIB étant déjà le plus élevé de l’OCDE.
« En conséquence, les implications budgétaires du résultat des élections sont négatives », a déclaré l’agence de notation. La note actuelle de la France par Moody’s est « Aa2 » avec une perspective stable, un cran au-dessus de celles de S&P et Fitch.
« Les circonstances actuelles sans précédent mettront à l’épreuve les institutions françaises et l’efficacité des politiques », a ajouté Moody’s.