La Banque d’Angleterre (BoE) a déclaré jeudi que l’inflation au Royaume-Uni pourrait dépasser 4% d’ici la fin de l’année et deux de ses dirigeants se sont prononcés pour un arrêt anticipé de son programme d’achats d’obligations en raison des pressions à la hausse sur les prix.
Le Comité de politique monétaire (MPC) de la banque centrale britannique a voté par sept voix contre deux le maintien de l’enveloppe de 895 milliards de livres sterling (1.048 milliards d’euros) allouée aux achats d’actifs sur les marchés financiers, un montant qu’il avait relevé de 150 milliards en novembre 2020.
Le gouverneur adjoint Dave Ramsden s’est joint à Michael Saunders pour appeler à un arrêt anticipé du programme d’achats d’obligations d’Etat.
Le maintien du taux directeur à 0,1% a quant à lui été voté à l’unanimité.
La BoE précise avoir réduit d’environ 1% sa prévision du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni au troisième trimestre pour prendre en compte les contraintes qui pèsent actuellement sur les chaînes d’approvisionnement.
Mais elle estime que l’inflation pourrait « temporairement » excéder 4% au quatrième trimestre.
« Depuis la réunion du MPC d’août, le rythme de la reprise de l’activité globale a montré des signes de ralentissement. Dans un contexte de demande de biens soutenue et de contraintes d’approvisionnement persistantes, les pressions inflationnistes globales sont restées fortes et certains signes montrent que les pressions sur les coûts pourraient se révéler plus persistantes », explique la BoE.
Le mois dernier, elle avait dit s’attendre à ce que le PIB retrouve au quatrième trimestre son niveau d’avant la pandémie de COVID-19 et estimé que l’inflation devrait culminer à 4%.
La hausse des prix à la consommation au Royaume-Uni a atteint 3,2% sur un an en août, son plus haut niveau depuis neuf ans. Parallèlement, le rythme de la reprise économique semble ralentir et certains économistes craignent une remontée du chômage avec l’arrêt à la fin du mois de plusieurs dispositifs d’aide à l’emploi.
Avant les annonces de jeudi, les contrats à terme sur les taux d’intérêt suggéraient une probabilité de plus de 60% d’une hausse du taux directeur à 0,25% en février prochain et une probabilité élevée d’une remontée à 0,5% d’ici la fin 2022.
La Bourse de Londres est brièvement passée dans le rouge après ces annonces alors que la livre sterling s’appréciait face au dollar et à l’euro et que le rendement des emprunts d’Etat britanniques à dix ans montait à 0,84%.