L’impact de la hausse de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) sur l’économie réelle pourrait prendre plus de temps qu’habituellement, a déclaré Isabel Schnabel, membre du Conseil des gouverneurs de l’institution de Francfort.
La BCE a relevé depuis juillet 2022 au total ses taux d’intérêt de 375 points de base et d’autres hausses sont attendues dans les mois à venir afin de juguler une inflation toujours au-dessus de son objectif de 2%.
« Au regard de la pénurie actuelle de main d’oeuvre, on peut s’attendre à ce que la transmission de la politique monétaire soit plus faible que d’habitude », a déclaré Isabel Schnabel dans une interview accordée au quotidien belge De Tijd et publiée mercredi.
Selon Isabel Schnabel, la généralisation des prêts à taux fixe est également de nature à limiter l’impact du resserrement de la politique monétaire.
« Au regard de la grande incertitude concernant la persistance de l’inflation, le prix à payer en cas d’action trop timide continue d’être plus élevé que celui d’une décision excessive », a-t-elle déclaré, soulignant que si la politique n’était pas suffisamment forte, l’inflation s’enracinerait.
Isabel Schnabel a minimisé la portée de la baisse récente de l’inflation de base, notant qu’il serait prématuré de « crier victoire » même en considérant que cet indicateur avait atteint un pic. Elle a dit attendre des preuves plus convaincantes que l’inflation reviendrait à 2%.
Concernant les projections économiques de la BCE, elle s’est également montré prudente, estimant qu’elles ne pouvaient être prises pour acquises.