Italie : La croissance économique devrait rester forte en 2018 et ralentir à partir de 2019
- La défaite des partis traditionnels aux élections générales n’a pas créé de la volatilité sur les marchés
- Le risque augmenterait si la nouvelle coalition menait une politique économique insoutenable
Dans le sillage de la zone euro, la croissance italienne a accéléré en 2017 pour atteindre 1,5%. Celleci est tirée par l’investissement, en particulier dans la branche transport, et par le dynamisme de la production industrielle.
En 2018, la croissance restera dynamique. L’investissement bénéficiera des conditions d’emprunts très attractives qu’offre la politique accommodante de la BCE et des taux de marge en légère amélioration. La bonne dynamique des exportations soutiendra la production industrielle. En revanche, la consommation des ménages restera pénalisée par des créations d’emplois modérées et une progression des salaires anémique.
Nous tablons sur une accélération temporaire de l’inflation du fait de la hausse des prix de l’énergie, mais le sous-jacent resterait inférieur à la moyenne européenne, du fait d’un marché du travail durablement dégradé. Le taux de chômage poursuivrait sa décrue mais serait toujours supérieur à 10% en 2019.
La situation politique au lendemain des élections demeure très incertaine. La défaite des partis traditionnels (le Parti Démocrate de Matteo Renzi et Forza Italia, parti de Berlusconi) au profit du mouvement 5 étoiles (Luigi di Maio) et de la Ligue (Matteo Salvini) signe la défiance des italiens face à la classe politique dans un contexte de chômage et de pauvreté élevés, tandis que la perception de la gestion de la crise des migrants par l’Union européenne a généré une montée importante de l’euroscepticisme dans la péninsule.
Les programmes électoraux des partis eurosceptiques font une place importante à un choc fiscal de grande ampleur : baisses d’impôts pour les ménages et les entreprises, abrogation de la réforme des retraites de 2011, hausse des allocations familiales, plan d’infrastructures, etc. La probabilité d’un dérapage budgétaire augmenterait donc cette année, mais le déficit resterait inférieur à 3 % du PIB.