Le déficit budgétaire de l’Italie a été bien plus élevé que l’objectif du gouvernement l’an dernier, mais la dette publique colossale du pays s’est tout de même résorbée, en partie grâce à une forte inflation et à une croissance économique plus forte que prévu, selon des données publiées vendredi.
Le produit intérieur brut (PIB) de la troisième économie de la zone euro a augmenté de 0,9%, a indiqué l’organisme statistique ISTAT, légèrement supérieur à la dernière prévision de 0,8% de croissance proposée par le gouvernement de Giorgia Meloni, mais en net ralentissement par rapport aux 4% (révisé) atteints en 2022.
Le déficit budgétaire s’est établi à 7,2% du PIB, contre 8,6% (révisé) en 2022, mais il reste bien au-delà de l’objectif du gouvernement pour sa deuxième année consécutive. Le gouvernement visait un ratio de 5,3% en 2023.
Le ratio de dette sur PIB, le deuxième plus important de la zone euro en proportion, a toutefois diminué grâce une forte inflation qui a soutenu le PIB nominal.
La dette publique est tombée à 137,3% du PIB en 2023, contre 140,5% l’année précédente, selon ISTAT. Cela représente presque trois points de pourcentage de moins que l’objectif de 140,2% fixé par le gouvernement.
Giorgia Meloni a annoncé prévoir un déficit à 4,3% du PIB cette année, mais cet objectif pourrait être mis à mal par un changement dans la manière dont les incitations à la rénovation énergétique sont comptabilisées par Eurostat.
Ces incitations, connues sous le nom de Superbonus, ont relancé un secteur de la construction en difficulté et ont contribué à alimenter un rebond de la croissance après la pandémie de COVID-19, mais elles ont été coûteuses.
Elles ont été adoptées avant l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, et le ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti, n’a pas hésité à les rendre responsables de l’important déficit de l’année dernière.
« La période irresponsable du Superbonus a eu un impact important en 2023 », a-t-il déclaré dans un communiqué.
La croissance de l’année dernière a été tirée par la demande intérieure, selon les données d’ISTAT, les investissements, les dépenses de consommation et les dépenses publiques ayant tous progressé de manière importante par rapport à l’année précédente.
Les flux commerciaux ont également contribué modestement à l’activité, tandis qu’une réduction des inventaires a eu un impact négatif de 1,3 point de pourcentage sur la croissance.
Cette année, le Trésor vise une croissance de 1,2%, un chiffre considéré comme irréaliste par les observateurs, qui s’attendent plutôt à une augmentation du PIB d’environ 0,7%.
L’économie a progressé de 0,2% au quatrième trimestre 2023 par rapport aux trois mois précédents, après une hausse de 0,1% entre juillet et septembre.