La Banque centrale européenne (BCE) est sur le point d’atteindre son objectif d’inflation de 2% et pourrait mettre fin aux mesures de relance plus rapidement que prévu si les prix continuent à surprendre à la hausse, a déclaré Klaas Knot, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de l’institution.
La BCE a annoncé il y a deux semaines un ralentissement des mesures de soutien exceptionnel mais a promis de maintenir des taux bas en 2022 et n’a pas exclu de relancer si nécessaire certains dispositifs d’urgence.
Elle a décidé de mettre fin en mars prochain aux achats d’obligations sur les marchés dans le cadre du Plan d’urgence face à la pandémie, mais elle doublera temporairement les achats du dispositif APP afin d’assurer une transition en douceur.
« On peut dire que nous sommes très, très proches de la ‘mission accomplie' », a déclaré Klaas Knot au quotidien allemand Börsen-Zeitung.
« Les risques pour l’inflation sont clairement orientés à la hausse », a-t-il toutefois ajouté.
Bien que plusieurs dirigeants conservateurs de la BCE se soient opposés à la décision de prolonger certaines mesures de relance, Klaas Knot, qui a maintes fois critiqué la politique accommodante de l’institution, s’est dit « à l’aise » avec la stratégie visant à réduire progressivement les achats d’obligations en 2022.
Mais il a également mis en garde contre toute complaisance, soutenant que si l’inflation se révélait plus élevée que prévu, la BCE pourrait avoir besoin d’alléger ses mesures de soutien plus rapidement.
« Si nous voulons une sortie progressive et en douceur, il est donc encore plus important que nous commencions tôt », a fait valoir Klaas Knot.
« La dernière chose que l’on souhaite dans une telle situation est de passer ‘behind the curve’ [être en retard sur le cycle économique-NDLR]. Une fois que vous avez pris du retard, il faut une correction brutale, sous forme de choc, pour revenir en tête », a-t-il ajouté.