L’activité du secteur privé dans la zone euro a continué de croître en octobre mais à son rythme le plus faible en six mois, les goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement et les problèmes logistiques liés à la pandémie de COVID-19 ayant entraîné une forte hausse des prix des intrants.
L’indice d’activité PMI composite calculé par IHS Markit auprès des directeurs d’achats, qui regroupe les secteurs manufacturier et des services, a reculé à 54,2 en octobre, un creux de six mois, contre 56,2 le mois précédent et une estimation « flash » de 54,3.
Le PMI des services est ressorti en baisse à 54,6 après 56,4 en septembre et 54,7 en première estimation.
« La croissance a fortement ralenti en ce début de quatrième trimestre dans le secteur privé de la zone euro, les problèmes d’approvisionnement ayant paralysé le secteur manufacturier, tandis que l’expansion du secteur des services s’est essoufflée, le rebond amorcé à l’issue des confinements commençant à s’atténuer », a déclaré Chris Williamson, chef économiste d’IHS Markit.
Les goulets d’étranglement ont fait grimper les prix des matières premières et l’indice composite du coût des intrants est passé de 70,9 à 73,2, un pic depuis le début de l’enquête en 1998.
« Si les difficultés d’approvisionnement laissent présager un maintien des fortes tensions sur les prix les prochains mois, les données de l’enquête ne montrent aucun signe de tensions élevées et persistantes sur les salaires, qui représenteraient une source d’inquiétude bien plus importante pour les perspectives d’inflation à long terme », a poursuivi Chris Williamson.
La croissance de l’activité dans le secteur privé allemand a ralenti en octobre pour le troisième mois consécutif dans un contexte de tensions sur l’offre et de hausse des prix de l’énergie.
L’indice PMI des services est retombé à un plus bas en six mois, à 52,4, comme annoncé en première estimation, contre 55,5 en septembre.
L’indice PMI composite, qui rassemble les services et l’industrie manufacturière, est tombé à 52 le mois dernier contre 55,5 en septembre.
D’après Phil Smith, économiste chez IHS Markit, ces chiffres suggèrent que la croissance économique allemande pourrait ralentir au quatrième trimestre.
Les problèmes d’approvisionnement et de recrutement pèsent sur les prestataires de services et les tensions sur les prix se sont encore intensifiées dans le secteur sous l’effet d’un bond des coûts de l’énergie.
Le secteur des services en France a progressé en octobre à son rythme le plus rapide depuis juillet grâce à l’amélioration de la demande et à la croissance de l’emploi, qui a atteint un plus haut en 20 ans.
L’indice PMI des services a progressé à 56,6, un chiffre conforme à la première estimation, après 56,2 en septembre.
L’indice d’activité PMI composite a reculé à 54,7 le mois dernier, là aussi conformément à l’estimation « flash », après 55,3 en septembre alors que les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement ont affecté le secteur manufacturier.
« La croissance du secteur des services a de nouveau affiché un rythme relativement soutenu au regard des critères historiques de l’enquête, l’activité retrouvant graduellement son niveau d’avant la pandémie », a déclaré Joe Hayes, économiste senior d’IHS Markit.
« Il est toutefois impossible d’ignorer la situation du secteur manufacturier et le caractère de plus en plus hétérogène de la reprise, les problèmes d’approvisionnement ayant sévèrement perturbé l’activité des fabricants en octobre », a-t-il ajouté.