Ces recettes s’expliquent par “des taux d’intérêt très bas d’un point de vue historique”, a déclaré Bettina Hagedorn, ministre déléguée aux Finances, dans une lettre à un parlementaire d’opposition en réponse à une demande d’explications.
Fin novembre, le taux d’intérêt moyen à l’émission des emprunts émis par l’Allemagne était de -0,56%, ce qui se traduit par 7,07 milliards d’euros de recettes, précise le document du ministère des Finances. A titre de comparaison, en France, le coût de financement à moyen et long terme de l’Etat pour 2020 s’affichait à -0,14% mi-novembre.
“Grâce aux rendements négatifs, l’Etat gagne en fait de l’argent en émettant des obligations”, a dit Fabio De Masi, le député du parti de gauche Die Linke qui avait interrogé le ministère. “Les obligations d’Etat allemandes se vendent tout simplement comme des petits pains. Les investisseurs n’en ont jamais assez.”
L’Allemagne est l’un des emprunteurs souverains considérés comme les plus sûrs au monde, ce qui la rend incontournable pour de nombreux investisseurs institutionnels, assureurs et fonds de pension entre autres, prêts à payer pour assurer la sécurité de leurs placements.
Mais les rendements négatifs s’expliquent aussi par le fait que la Banque centrale européenne (BCE) achète en masse des obligations allemandes dans le cadre de ses programmes dits d’assouplissement quantitatif, qui visent à faire baisser les coûts de financement des Etats et des entreprises pour favoriser l’activité économique.
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La valeur totale des obligations allemandes acquises par la BCE dans le cadre du programme PSPP (programme d’achats du secteur public), qui s’applique aux émissions de l’Etat fédéral qu’à celles des Länder et d’institutions publiques comme la banque KfW, atteignait 562 milliards d’euros fin octobre, précise le ministère des Finances.
La banque centrale a aussi acheté plus de 125 milliards d’euros de titres allemands dans le cadre du PEPP, le Programme d’achats d’urgence face à la pandémie, lancé en mars.