L’Allemagne a confirmé mercredi 21 septembre la nationalisation de l’importateur de gaz en difficulté Uniper pour un coût de 8 milliards d’euros afin de sécuriser ses opérations et de maintenir son activité.
L’Allemagne vole au secours de l’importateur de gaz Uniper, mis en péril par la baisse des livraisons de gaz russe. Celle-ci a forcé l’entreprise à puiser dans ses liquidités pour chercher des sources alternatives d’approvisionnement, ce qui a déjà entraîné en juillet la mise en place d’un plan de sauvetage étatique de 15 milliards d’euros. Il est très vite apparu que ce renflouement ne suffirait pas à éponger les dettes de la société. Ll’Etat allemand va désormais injecter 8 milliards d’euros supplémentaires dans l’entreprise, via une augmentation de capital et le rachat de la participation du groupe finlandais de services aux collectivités Fortum dans Uniper pour un prix de 1,70 euro par action. Ce qui revient à nationaliser l’entreprise. Après l’augmentation du capital et le rachat d’actions de Fortum, qui exclut les droits de souscription du groupe finlandais, Berlin détiendra environ 99% d’Uniper, a indiqué le ministère de l’Economie.
« L’État fera – c’est ce que nous montrons maintenant – tout ce qui est possible pour que les entreprises restent toujours stables sur le marché », a déclaré le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck lors d’une conférence de presse.
Deuxième prise de contrôle d’une entreprise de l’énergie en péril
C’est la deuxième fois en une semaine que le gouvernement allemand prend le contrôle d’une entreprise du secteur de l’énergie alors que la première économie européenne se prépare à affronter une crise énergétique cet hiver en raison de l’arrêt des livraisons de gaz russe. L’Allemagne a déjà placé sous tutelle vendredi 16 septembre la filiale allemande du géant pétrolier russe Rosneft, confiant au régulateur fédéral le contrôle de la raffinerie PCK à Schwedt, une source essentielle de carburant pour Berlin.
L’Etat finlandais, qui détient une participation de 50,76% dans Fortum, a déclaré à propos de l’accord qu’il devrait vivre avec.
Pendant des années, Fortum a été un contributeur important au budget de l’État finlandais par le biais de dividendes, mais l’envolée des pertes accumulées via sa filiale allemande a mis Helsinki sous pression. Au seul deuxième trimestre de cette année, Fortum a enregistré une perte de 9,1 milliards d’euros en raison d’Uniper.