D’après les chambres de commerce et d’industrie allemandes (DIHK), l’économie allemande n’a pas connu la reprise attendue et devrait stagner au mieux en 2024. Cette nouvelle est légèrement plus optimiste que les prévisions de début d’année, qui tablaient sur une contraction de 0,5%.
Malgré une légère hausse de la consommation privée (1%) et une baisse de l’inflation (2,3% contre 5,9% en 2023), les indicateurs ne parviennent pas à décoller. Ni les exportations, ni la demande intérieure ne parviennent à soutenir le secteur privé pour le moment.
Climat des affaires morose, mais des signes d’amélioration timides
Le moral des entreprises est loin d’être au beau fixe. L’enquête menée par la DIHK auprès de 24 000 entreprises révèle que 28% d’entre elles jugent la situation actuelle positive, contre 23% qui la qualifient de négative.
Le secteur industriel est particulièrement touché, avec seulement 23% des entreprises qui affichent un optimisme et 28% qui redoutent une dégradation de la situation.
Malgré ce climat morose, des lueurs d’espoir se font jour. Les anticipations des entreprises s’améliorent légèrement : seules 26% d’entre elles prévoient une dégradation de la situation, contre 35% lors de la précédente enquête.
L’indicateur de sentiment DIHK, bien qu’inférieur à la moyenne (97,2), montre une légère progression par rapport au début de l’année. « C’est un peu mieux qu’au début de l’année, mais il y a toujours plus de pessimistes que d’optimistes », tempère Martin Wansleben, directeur général de la DIHK.
Exportations et investissements en berne
Les prévisions d’exportation restent modérées : 26% des entreprises anticipent une baisse sur les douze prochains mois, contre 21% qui parient sur une hausse. La DIHK prévoit ainsi une stagnation des exportations cette année, après une baisse de 2,2% en 2023.
L’appétit d’investissement des entreprises reste également faible, les investissements peinant à retrouver leur niveau d’avant la crise du coronavirus. Selon l’enquête, 24% des entreprises prévoient une augmentation des investissements, contre 31% qui redoutent une baisse.
Risques et perspectives
La faiblesse de la demande domestique est perçue comme le principal risque par les entreprises (55%), suivie par les coûts élevés de l’énergie et des matières premières, ainsi que la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Malgré ces défis, la DIHK reste prudemment optimiste pour la suite de l’année. La consommation des ménages devrait continuer à soutenir l’économie et l’inflation devrait diminuer. L’amélioration du sentiment des entreprises est également un signe encourageant.
Cependant, la reprise économique dépendra de la résolution des obstacles actuels, tels que les goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, la guerre en Ukraine et les prix élevés de l’énergie.