L’Etat britannique a emprunté près de 20% de plus que prévu au cours de l’exercice budgétaire 2021-2022, clos fin mars, montrent les chiffres officiels publiés mardi, et les pouvoirs publics ont relevé leurs prévisions d’emprunt pour l’exercice en cours.
Ces annonces illustrent les difficultés que doit affronter le ministre des Finances, Rishi Sunak, pressé de toutes parts d’augmenter les aides aux ménages et aux entreprises pour contrer l’envolée des prix mais qui affiche sa volonté de redresser des finances publiques détériorées par la crise du COVID-19.
Rishi Sunak a assuré mardi qu’il était déterminé à aider les Britanniques à faire face à l’augmentation du coût de la vie tout en réaffirmant vouloir contenir la dette publique, qui atteignait fin mars 2.343,8 milliards de livres (2.792 milliards d’euros), soit 96,2% du produit intérieur brut (PIB).
Les emprunts nets du secteur public (hors banques publiques) ont atteint 151,8 milliards de livres sterling sur l’ensemble de l’exercice budgétaire 2021-2022 alors que le mois dernier, l’Office for Budget Responsibility, l’organisme public chargé des prévisions budgétaires, avait dit tabler sur un montant annuel de 127,8 milliards.
« Le déficit devrait commencer à baisser à un rythme plus lent, l’inflation augmentant les intérêts de la dette tandis que le soutien budgétaire aux ménages augmente », a commenté Martin Beck, conseiller économique au cabinet EY ITEM Club.
La hausse des prix se traduit par une augmentation du service de la dette publique, dont un quart environ a été émis à des taux indexés sur l’inflation. Sur 2021-2022, le montant global des intérêts payés par l’Etat à ses créanciers a ainsi bondi de près de 80% pour atteindre pratiquement 70 milliards de livres.
Le gouvernement a porté le montant prévisionnel des emprunts pour l’exercice 2022-2023 à près de 162 milliards de livres, soit près de 14 milliards de plus que prévu auparavant.