Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé jeudi mais celles de la zone euro ont clôturé bien au-dessus de leurs plus bas après l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d’une « légère » réduction de ses achats d’actifs sur les marchés et celle d’une diminution des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,24% (15,83 points) à 6.684,72 points après être revenu en matinée à 6.605,09, au plus bas depuis le 20 août. À Francfort, le Dax a pris 0,08% alors qu’à Londres, le FTSE 100 reculait de 1,03%.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé à l’équilibre tandis que le FTSEurofirst 300 cédait 0,11% et le Stoxx 600 0,06%.
Ce dernier perdait près de 0,9% en début de séance, les investisseurs étant alors surtout préoccupés par le ton du « Livre beige » de la Réserve fédérale et par une nouvelle offensive réglementaire contre le secteur du jeu vidéo en Chine. Mais il est repassé dans le vert après la publication du communiqué de politique monétaire de la BCE, qui a décidé de réduire « légèrement » au quatrième trimestre ses achats de titres sur les marchés dans le cadre de son programme PEPP.
La présidente de l’institution, Christine Lagarde, a en outre expliqué lors de sa conférence de presse que cette décision ne relevait pas d’un « tapering », un arrêt graduel des soutiens.
« Dans cet exercice de communication délicat, le choix des mots était important et en parlant de re-calibration plutôt que de tapering, elle a souligné que la banque centrale serait toujours présente en 2022 afin d’éviter le resserrement des conditions financières, en utilisant notamment son autre programme d’achats, l’APP », explique Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam.
Autre nouvelle rassurante du jour: la baisse plus marquée qu’attendu des inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière, à 310.000, le chiffre hebdomadaire le plus bas enregistré depuis la mi-mars 2020.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s’adjugeant 0,1%, le Standard & Poor’s 500 0,03% et le Nasdaq Composite 0,16%.
VALEURS
En Europe, le rebond de la deuxième partie de séance a logiquement profité en premier lieu aux secteurs qui avaient nettement reculé ces derniers jours, comme l’immobilier, dont l’indice Stoxx a repris 0,97%, ou l’industrie (+0,59%).
A la baisse, EasyJet a chuté de 10,24% après la double annonce d’une augmentation de capital de 1,39 milliard d’euros et du rejet d’une offre de rachat, soumise par Wizz Air (-1,25%) selon une source proche du dossier.
A Paris, Atos a perdu 3,09%, la plus forte baisse du CAC 40, à quelques heures de l’annonce d’une éventuelle recomposition de l’indice parisien, le groupe étant considéré comme un sortant potentiel.
TAUX
C’est sur les marchés obligataires que l’impact des annonces de la BCE a été le plus marqué, les rendement de référence accusant leur repli le plus prononcé depuis juillet.
Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a ainsi cédé plus de quatre points de base à -0,36% et son équivalent français plus de cinq points, repassant en territoire négatif à -0,032%.
Les écarts sont logiquement plus limités sur le marché américain, où le dix ans recule de deux points à 1,3207%.
CHANGES
L’euro n’a que brièvement profité des décisions de la BCE, jugées trop modestes pour justifier une appréciation durable. En fin de séance en Europe, la monnaie unique prenait moins de 0,1% face au dollar à 1,1823 après un pic à 1,1841.
Le billet vert affichait alors une baisse de 0,15% face à un panier de référence, les chiffres des inscriptions au chômage ne lui ayant permis que de réduire un peu ses pertes.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est hésitant après l’annonce par la Chine d’un recours à ses réserves stratégiques pour réduire les tensions sur son marché du raffinage, une initiative qui pourrait réduire temporairement la demande globale de brut.
Le Brent gagne 0,33% à 72,36 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,25% à 69,13 dollars.
Les cours restent soutenus par la lenteur de la reprise de la production dans le golfe du Mexique après l’ouragan Ida: environ 77% des capacités de la zone restaient à l’arrêt mardi.