Les poids lourds de l’industrie allemande s’associent pour reconvertir les compétences de leurs salariés vers des domaines tels que l’informatique et la logistique, afin de combler le déficit croissant observé dans certains secteurs et éviter les licenciements.
Plus de 36 grandes entreprises, allant des fournisseurs automobiles tels que Continental et Bosch aux entreprises industrielles BASF et Siemens, ont accepté de coordonner les licenciements dans une entreprise donnée en fonction des postes vacants dans une autre. L’objectif est de former les salariés pour qu’ils passent directement d’un emploi à l’autre.
Les coûts de l’initiative seront partagés, au cas par cas, par les entreprises concernées. Dans le cas d’une fermeture d’usine, un dialogue s’engagera sur l’avenir professionnel des salariés. Une autre entreprise qui pourrait être à la recherche de nouvelles compétences sera ensuite impliquée dans le processus.
Continental et Deutsche Bahn ont ainsi mis en place un partenariat pour transférer les employés possédant des compétences dont le fabricant de pièces automobiles n’a plus besoin vers des emplois au sein du groupe ferroviaire, les coûts étant partagés.
« Nous connaissons le coût social du chômage et nous voulons l’éviter », a déclaré à Reuters Ariane Reinhart, membre du conseil d’administration responsable des ressources humaines chez Continental et porte-parole principale de l’initiative menée par les entreprises.
Ariane Reinhart, qui a déclaré qu’elle pensait que ce programme était le premier du genre, a cité des données montrant que le chômage coûterait 63 milliards d’euros à l’économie allemande en 2020.
Bien que le taux de chômage en Allemagne est relativement faible (5% en mars), on craint une vague de pertes d’emplois si les entreprises ne s’adaptent pas rapidement aux objectifs climatiques et n’intensifient pas leurs efforts, face à la nouvelle concurrence étrangère, dans des domaines tels que l’informatique.
Selon une étude de l’institut allemand Ifo, 100.000 emplois liés aux véhicules thermiques pourraient disparaître d’ici 2025, si les constructeurs automobiles ne parviennent pas à passer assez rapidement aux véhicules électriques et à assurer la reconversion des salariés.