L’inflation en zone euro sur un an a nettement ralenti en octobre, pour tomber à un plus bas de deux ans, tandis que l’économie a commencé à se contracter, illustrant le double effet du resserrement monétaire opéré par la Banque centrale européenne (BCE).
L’indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes (IPCH) a augmenté de 2,9% sur un an ce mois-ci dans les 20 pays partageant la monnaie européenne, après 4,3% en septembre.
Le recul des prix de l’énergie a accéléré avec une baisse de 11,1% sur un an, après un repli de 4,6% en septembre.
En excluant les éléments les plus volatils que sont les produits alimentaires non transformés et l’énergie, l’inflation a ralenti à 5% après 5,5% le mois dernier et un consensus à 5,1%.
Une mesure plus étroite de la hausse des prix, qui exclut alimentation, énergie, alcool et tabac, a également décru, tombant à 4,2% après 4,5% en septembre, un rythme conforme au consensus.
Ces chiffres devraient conforter la Banque centrale européenne (BCE) dans sa conviction d’avoir suffisamment relevé ses taux pour faire refluer l’inflation vers son objectif de 2% en 2025. L’institut de Francfort a opté la semaine dernière pour le statu quo après dix relèvements consécutifs de ses taux directeurs.
« Les données laissent la BCE fermement en attente », a déclaré Dirk Schumacher, économiste chez Natixis.
« Il s’agit maintenant d’une demande plus faible qui réduit l’inflation et c’est un processus lent », a-t-il ajouté.
La forte baisse l’inflation a un coût : l’économie de la zone euro a reculé de 0,1% au cours des trois mois précédant septembre, selon des données publiées par Eurostat dans un communiqué distinct, et elle s’approche désormais d’une récession, définie par deux trimestres consécutifs de baisse de l’activité.
« Il semble que l’environnement économique s’affaiblisse en ce moment, mais aucune récession n’est en vue », indique Bert Colijn, économiste chez ING.
« Toutefois, l’incertitude économique et géopolitique persistante ainsi que l’impact de la hausse des taux sur l’économie pèseront sur l’activité économique au cours des prochains trimestres. »