Le gouvernement italien a annoncé une série de mesures fiscales visant à augmenter ses recettes de près de 4 milliards d’euros d’ici 2025. Ces nouvelles règles fiscales touchent principalement les secteurs bancaires, les produits d’assurance, ainsi que les licences d’exploitation des jeux d’argent. Ce projet, qui fait partie du Plan Budgétaire Pluriannuel (PPB), est destiné à améliorer les finances publiques et a été soumis à la Commission européenne pour approbation.
Objectif de recettes et contribution au PIB
Le Plan Budgétaire Pluriannuel prévoit que cette augmentation de recettes représentera environ 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025, soit exactement 0,168 % selon les prévisions officielles. Ce pourcentage équivaut à une collecte totale de 4 milliards d’euros, qui sera allouée à la réduction du déficit public. En conséquence, cette mesure devrait contribuer à l’assainissement des finances publiques italiennes et permettre au gouvernement de respecter ses engagements budgétaires dans le cadre européen.
Détails des nouvelles taxes pour les banques et les assureurs
Les modifications fiscales prévoient une contribution substantielle de la part des banques et des assureurs nationaux, estimée à 3,5 milliards d’euros. Le gouvernement de Giorgia Meloni a approuvé ces mesures budgétaires dans le cadre d’une stratégie à trois ans pour stabiliser l’économie italienne. Ces réformes incluent notamment une révision des règles relatives aux options d’achat d’actions pour les dirigeants d’entreprises ainsi qu’une modification des crédits d’impôt octroyés aux banques, particulièrement en ce qui concerne les actifs d’impôt différé (Deferred Tax Assets, DTA).
Répercussions à moyen terme
Le PPB prévoit également que les recettes générées par ces nouvelles taxes diminueront progressivement au fil des ans. En effet, la contribution fiscale des banques, des assureurs et des jeux d’argent devrait passer de 0,073 % du PIB en 2026 à 0,096 % en 2027. Cette baisse s’explique par la nature temporaire des mesures ainsi que par les ajustements fiscaux qui seront opérés à moyen terme.
Un contexte fiscal controversé
Ces nouvelles dispositions fiscales ont suscité des débats au sein du secteur bancaire et au-delà. Le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti, qui détaillera ces mesures lors d’une conférence de presse, a récemment défendu ces prélèvements en déclarant qu’une contribution des banques ne devait pas être perçue comme un acte « blasphématoire ». Cette déclaration est intervenue après des semaines de discussions autour de la mise en place d’une taxe sur les institutions financières, une idée qui avait déjà fait baisser les actions bancaires en raison de l’incertitude entourant les intentions du gouvernement.
Réactions des analystes et du marché financier
Malgré les craintes initiales, les analystes estiment que l’impact de ces mesures sur la rentabilité des banques devrait être limité. Selon certains experts du secteur financier, les nouvelles règles fiscales ne constitueraient pas une taxe à proprement parler, mais plutôt une avance sur les impôts futurs. Un trader basé à Milan a précisé qu’il s’agissait davantage d’un « prêt » que d’une véritable taxe, ce qui pourrait limiter les répercussions négatives sur les institutions concernées.
Réponse du marché boursier
En réaction à ces annonces, les principales banques italiennes ont enregistré une hausse en Bourse. Mercredi matin, les actions des grandes banques ont connu une légère augmentation, avec des gains allant de 0,2 % à 0,7 % sur la place boursière de Milan. Cela témoigne d’une certaine résilience du secteur face aux nouvelles mesures fiscales et d’une confiance relative des investisseurs dans la stabilité des banques italiennes malgré les ajustements fiscaux à venir.
L’Italie se prépare à mettre en œuvre des changements fiscaux qui devraient lui permettre de renforcer ses recettes publiques à hauteur de 4 milliards d’euros d’ici 2025, tout en visant à ne pas affecter de manière significative la rentabilité des banques et assureurs nationaux. Ce plan, tout en suscitant des interrogations et des réactions mitigées sur les marchés, s’inscrit dans une démarche visant à stabiliser les finances publiques à moyen terme. Les mesures adoptées reflètent une approche équilibrée entre une fiscalité renforcée et la préservation de la compétitivité des institutions financières italiennes.