La Banque d’Espagne a appelé jeudi les banques à augmenter leurs provisions pour faire face à une possible augmentation des créances douteuses alors que le contexte macroéconomique reste incertain en raison de la pandémie de COVID-19.
Les provisions des banques espagnoles ont augmenté de 8,7 milliards d’euros l’an dernier mais la plupart ont été comptabilisées au premier semestre 2020 et depuis, les banques ont levé le pied sur la constitution de provisions, a indiqué la banque centrale espagnole.
« Les provisions pour risque de crédit dans le secteur bancaire espagnol ont été importantes mais cet effort devrait être maintenu dans le temps et même renforcé en fonction de l’efficacité des mesures de soutien et de l’évolution du scénario macroéconomique », a indiqué la banque centrale dans son rapport semestriel de stabilité financière.
Sur les trois premiers mois de cette année, Santander et Bankinter ont indiqué qu’elles n’avaient pas constitué de provisions spécifiques liées à la crise sanitaire, suggérant qu’elles considéraient que le pire était passé sur ce front.
Le ratio de créances douteuses des banques espagnoles s’élevait fin février à 4,55% du total des prêts, en dessous des 4,82% enregistré en février 2020, soit juste avant le début de la crise sanitaire.
La Banque d’Espagne a mis en garde contre une augmentation « très probable » et « significative » des créances douteuses au cours des prochains trimestres, ajoutant que les ratios de NPL (non-performing loans) pourraient augmenter dans les mois à venir en particulier dans les secteurs les plus affectés par la pandémie.
« Nous sommes prudents car il y a encore beaucoup d’incertitudes sur les tendances économiques et les mesures adoptées ainsi que sur l’impact qu’elles pourraient avoir », a déclaré Angel Estrada, directeur du département de stabilité financière de l’institution, lors d’un point de presse.
Les créances douteuse des banques espagnoles sont restés jusqu’à présent sous contrôle grâce notamment à plusieurs centaines de milliards d’euros de prêts garantis par l’État lancés l’année dernière pour soutenir l’économie.
La banque centrale a mis en garde également contre un retrait prématuré de telles mesures de soutien.