La Banque nationale suisse (BNS) a relevé jeudi son taux directeur de 50 points de base, troisième hausse depuis le début de l’année après une augmentation de 75 points en septembre, dans le but de juguler une inflation élevée.
Le taux directeur de la BNS est porté à 1%, son niveau le plus élevé depuis la crise financière mondiale il y a 14 ans. Ce taux était depuis septembre fixé à 0,5% alors que pendant sept ans, et jusqu’au mois de juin, le loyer de l’argent en Suisse était maintenu à un rendement négatif de 0,75% pour combattre la vigueur du franc suisse.
La banque centrale suisse a depuis changé d’orientation politique pour s’atteler à une inflation considérée selon les normes suisses comme élevée, l’objectif cible de la BNS en matière d’évolution des prix étant dans une fourchette de 0% à 2%.
« Il ne peut être exclu que des hausses supplémentaires du taux directeur de la BNS soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme », écrit la banque centrale suisse dans son communiqué de politique monétaire.
L’inflation « se situe toujours clairement au-dessus de la fourchette que la BNS assimile à la stabilité des prix », ajoute la banque centrale, prédisant « une inflation (qui) devrait rester élevée pour le moment ».
Les dernières prévisions de la BNS indiquent un taux d’inflation à 2,9% pour cette année, 2,4% en 2023 et 1,8% en 2024.
Thomas Jordan, le président de la BNS, a par ailleurs indiqué jeudi que l’institution avait cédé des devises ces derniers mois pour « garantir des conditions monétaires appropriées » et contrôler l’inflation.
« Nous vendrons également des devises étrangères à l’avenir si cela est approprié du point de vue de la politique monétaire », a-t-il ajouté.
La banque centrale est également prête à acheter des devises étrangères pour éviter une pression à la hausse excessive sur le franc, a-t-il poursuivi.
La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BoE) devraient également annoncer dans la journée un nouveau relèvement de leur taux.