La Banque centrale européenne (BCE) a marqué un tournant jeudi en abaissant ses trois taux directeurs de 0,25 point de base, mettant ainsi fin à une série de hausses entamée en juillet 2022 pour juguler une inflation galopante. Cette décision, attendue par les marchés, marque un changement de cap notable par rapport aux projections du début d’année, qui anticipaient plus de cinq baisses de taux.
Le taux de facilité de dépôt, qui avait atteint son plus haut niveau depuis la création de l’euro en 1999 à 4,0% suite à dix relèvements consécutifs, est ramené à 3,75%. Les taux de refinancement et de prêt marginal baissent également, respectivement à 4,25% et 4,50%, contre 4,5% et 4,75% auparavant.
Cette décision s’inscrit dans une approche prudente et graduelle, comme le souligne la BCE dans son communiqué : « le Conseil des gouverneurs maintiendra une approche s’appuyant sur les données, réunion par réunion, pour déterminer de manière appropriée le degré et la durée de cette orientation restrictive ».
Alors que la perspective d’une nouvelle baisse de taux en juillet reste ouverte, certains membres influents de la BCE, tels qu’Isabel Schnabel et Klaas Knot, penchent plutôt pour une pause le mois prochain, suggérant que septembre pourrait constituer une fenêtre d’opportunité plus favorable.
Les économistes anticipent globalement deux baisses de taux supplémentaires d’ici fin 2024, en septembre et décembre, tandis que les marchés parient sur une ou deux réductions additionnelles. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) de la zone euro s’est établi à 2,6% en mai sur un an, en légère hausse par rapport à avril (2,4%) et légèrement supérieur aux prévisions (2,5%). L’objectif d’inflation à moyen terme de la BCE est fixé à 2%.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, s’exprimera lors d’une conférence de presse à 12h45 GMT pour commenter les décisions de l’institution et apporter un éclairage supplémentaire sur les perspectives économiques de la zone euro.