La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de relever ses taux d’intérêt pour la neuvième fois d’affilée, poursuivant le resserrement de sa politique monétaire face à une inflation persistante tout en gardant ouvertes ses options quant à un relèvement supplémentaire du coût du crédit.
Comme attendu par les marchés, la BCE a choisi de relever ses taux d’un quart de point, ce qui porte son taux de dépôt à 3,75%, son plus haut niveau depuis 2000. Le taux de refinancement est porté à 4,25%.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, doit commenter les annonces de l’institution lors d’une conférence de presse à partir de 12h45 GMT.
Ce dernier relèvement porte à 425 points de base au total la hausse des taux dans la zone euro depuis un an, un resserrement sans précédent dans l’histoire de la monnaie unique justifié par la lutte contre l’envolée des prix.
« Les décisions futures garantiront que les taux directeurs de la BCE seront fixés à des niveaux suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2% », a déclaré la BCE dans un communiqué.
Le communiqué de l’institution ne fait toutefois plus référence au fait que les taux doivent être « ramenés » à un niveau permettant de réduire l’inflation suffisamment rapidement, un léger changement qui pourrait être perçu comme une indication que de nouvelles hausses de taux ne sont pas acquises.
« Le Conseil des gouverneurs continuera à suivre une approche dépendant des données pour déterminer le niveau et la durée appropriés du resserrement », a ajouté la BCE dans son communiqué, alimentant l’incertitude pour sa prochaine réunion de septembre.
Sur les marchés financiers, l’euro a effacé ses gains face au dollar après les annonces de la BCE pour revenir à 1,1080 dollar tandis que les indices actions en Europe ont accru leurs gains, le Stoxx 600 gagnant 1,16%.
Sur le marché obligataire, le rendement du taux à deux ans allemand, sensible aux évolutions de politique monétaire, reculait de 5,8 pb, à 3,186%.
L’inflation dans la zone euro a diminué de presque moitié, passant de 10,6% en octobre dernier à 5,5% en juin, mais les responsables de la BCE continuent de penser qu’elle pourrait rester « trop élevée pendant trop longtemps ».
La veille, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé l’objectif des taux des fonds fédéraux à son niveau le plus élevé depuis 16 ans, tout en laissant la porte entrouverte à d’autres augmentations du coût du crédit, citant une inflation toujours élevée.