Fermée depuis près d’un mois, la Bourse russe a fortement progressé jeudi, bénéficiant de la vigueur des secteurs de l’énergie et des métaux liée à la flambée des cours du pétrole, du gaz et d’autres matières premières.
Le marché a également été soutenu par l’engagement de l’Etat à supporter les actions, ce qui a conduit un haut fonctionnaire américain à qualifier la reprise partielle des échanges de « mascarade : une ouverture de marché Potemkine ».
Le gouvernement russe avait déclaré le 1er mars être prêt à utiliser jusqu’à 1.000 milliards de roubles (10,4 milliards de dollars) du Fonds de la richesse nationale pour acheter des actions russes en difficulté, mais rien ne dit que cette mesure a été mise en œuvre dès ce jeudi.
La Bourse de Moscou avait été fermée le 25 février, au lendemain de l’envoi par le président Vladimir Poutine de troupes en Ukraine, déclenchant plusieurs salves de sanctions occidentales visant à isoler économiquement la Russie.
La courte séance de jeudi a vu les entreprises du secteur de l’énergie réaliser des gains exceptionnels, en particulier le producteur de gaz Novatek, les groupes pétroliers Rosneft et Lukoil et le géant gazier Gazprom, en hausse de 12% à 18,5%.
L’impact négatif des sanctions est en revanche très net sur d’autres secteurs. Le titre de la deuxième banque russe VTB a reculé de 5,5%. Très affectée par la fermeture de la plupart des liaisons avec les pays européens, l’action de la compagnie aérienne nationale Aeroflot a plongé de 16,44%.
Le rouble a poursuivi son redressement, regagnant 1,3% pour s’échanger à 96,50 contre le dollar dans les échanges à Moscou vers 1502 GMT.