La Commission européenne (CE) a annoncé jeudi avoir réduit ses prévisions de croissance pour cette année et l’an prochain et relevé ses prévisions d’inflation, principalement en raison de l’impact de la guerre en Ukraine.
Dans ses prévisions d’été, l’exécutif communautaire table pour la zone euro sur une croissance limitée à 2,6% cette année et 1,4% l’an prochain alors qu’en mai, elle prévoyait des chiffres de 2,7% et 2,3% respectivement.
La révision à la baisse est plus marquée pour 2023 que pour 2022 car c’est surtout l’an prochain que l’impact de la guerre en Ukraine et celui de la hausse des prix de l’énergie pourrait se faire le plus durement sentir.
Pour l’ensemble de l’Union européenne, la Commission laisse sa prévision de croissance inchangée pour 2022 à 2,7% mais ramène celle de 2023 à 1,5% contre 2,3%.
Elle prévoit parallèlement que l’inflation dans la zone euro atteindra 7,6% sur l’ensemble de cette année, soit 1,5 point de plus qu’estimé il y a deux mois, et qu’elle ne retombera qu’à 4,0% l’an prochain, contre 2,7% prévu en mai.
La CE souligne que l’inflation pourrait être encore plus élevée en cas de nouvelle envolée des prix du gaz si la Russie interrompt ses livraisons, ce qui pourrait en outre conduire à une nouvelle dégradation des perspectives de croissance.
Une révision à la baisse liée à une résurgence de la pandémie de COVID-19 ne peut par ailleurs pas être exclue, ajoute-t-elle.
Malgré tout, la CE dit ne pas croire à une récession dans la zone euro et elle estime que ses prévisions pourraient être revues en hausse si la baisse des cours du pétrole et des matières premières observée récemment se poursuit.
En Allemagne, première économie de l’Union, la croissance devrait ralentir à 1,4% cette année et 1,3% l’an prochain selon les nouvelles prévisions, alors que la Commission tablait en mai sur des chiffres de 1,6% et 2,4% respectivement.
Les nouvelles prévisions pour la France sont un peu meilleures avec une croissance attendue à 2,4% cette année et 1,4% pour l’an prochain, mais ces chiffres traduisent eux aussi une révision en baisse puisqu’au printemps, Bruxelles misait sur une expansion de 3,1% en 2022 et 1,8% en 2023.
L’Italie se distingue puisque la Commission a revu à la hausse sa prévision de croissance pour cette année, à 2,9% contre 2,4% estimé en mai. Mais le ralentissement devrait être plus marqué l’an prochain, à 0,9% seulement, soit un point de moins qu’attendu en mai.