La Commission européenne (CE) a relevé vendredi sa prévision de croissance pour cette année mais prévoit un ralentissement plus marqué l’année prochaine, qui ne devrait toutefois affecter que légèrement l’emploi et les finances publiques de la zone euro.
Dans ses prévisions d’automne, l’exécutif communautaire table sur une contraction de l’activité au dernier trimestre de cette année et sur les trois premiers mois de 2023, principalement en raison de la flambée des prix de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine.
Exceptés ces deux trimestres consécutifs attendus en contraction, ce qui caractérise une récession technique, le taux de chômage, la dette et déficit publics devraient peu, voire pas du tout, se détériorer.
« L’économie de l’Union européenne a fait preuve d’une grande résilience face aux ondes de choc que (la guerre en Ukraine) a provoquées. Pourtant, les effets de la flambée des prix de l’énergie et l’inflation galopante se font maintenant sentir et nous sommes confrontés à une période très difficile sur le plan social et économique », a déclaré le commissaire à l’Economie, Paolo Gentiloni.
Pour l’ensemble de l’année 2022, la Commission prévoit une croissance de 3,2% alors qu’elle tablait sur un chiffre de 2,7% en juillet. La croissance économique devrait s’établir à 0,3% seulement en 2023, ce qui représente une nette révision par rapport à 1,4% prévu en juillet, avant un rebond à 1,5% en 2024.
En dépit du ralentissement attendu de la croissance économique, le taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro ne devrait croître que de 40 points de base entre 2022 et 2023, pour passer de 6,8% à 7,2%, avant de reculer à 7% en 2024.
De même, le déficit budgétaire de la zone euro ne devrait pas beaucoup augmenter, passant de 3,5% du PIB cette année à 3,7% en 2023, avant de revenir à 3,3% en 2024.
Le taux d’endettement des 19 pays ayant adopté la monnaie unique devrait continuer à refluer pour atteindre 92,3% du PIB l’année prochaine, contre 93,6% cette année, et 91,4% en 2024.
L’inflation, elle, devrait revenir à 6,1% en 2023 après avoir atteint 8,5% cette année. Elle devrait encore davantage ralentir en 2024, à 2,6%, une estimation qui reste toutefois supérieure à l’objectif de la Banque centrale européenne, fixé à 2,0%.