L’économie mondiale connaîtra une croissance modérée et sera confrontée à de nombreuses incertitudes en 2024, liées aux conflits géopolitiques, aux conditions monétaires plus restrictives et à l’impact de l’intelligence artificielle (IA), selon une enquête menée auprès de 60 chefs économistes par le Forum économique mondial (WEF) et publiée lundi.
Réalisée chaque année avant la réunion annuelle à Davos du WEF, l’enquête cherche à mettre en évidence les priorités des décideurs politiques et des chefs d’entreprise.
Selon l’enquête, 56% des sondés s’attendent à un affaiblissement de la croissance mondiale cette année, avec de fortes divergences entre les géographies: si la majorité des économistes prévoient une croissance modérée ou plus forte qu’en 2023 en Chine et aux États-Unis, le consensus est que l’Europe ne connaîtra qu’une croissance faible ou très faible cette année.
Les perspectives pour l’Asie du Sud et l’Asie de l’Est et le Pacifique sont plus positives, une très forte majorité des sondés s’attendant à une croissance au moins modérée en 2024.
Alors que les banques centrales des économies développées demeurent prudentes sur la trajectoire de la dynamique des prix, 70% des économistes interrogés s’attendent à ce que les conditions financières s’assouplissent à mesure que l’inflation diminue et que les tensions actuelles sur les marchés de l’emploi s’atténuent.
Les impacts de l’IA devraient également être inégaux: 94% des économistes estiment que cette technologie soutiendra la productivité de manière significative dans les économies développées sur les cinq prochaines années, mais seulement 53% d’entre eux prédisent la même chose pour les économies à faible revenu.
Par ailleurs, le WEF a publié une étude sur la « qualité » de la croissance économique dans 107 économies, qui conclut que la plupart des pays se développent d’une manière qui n’est ni durable sur le plan environnemental ni inclusive sur le plan social.
« Il sera essentiel de relancer la croissance mondiale pour relever les principaux défis auxquels nous sommes confrontés, mais la croissance ne suffira pas à elle seule », a déclaré Saadia Zahidi, directrice générale du WEF.
Le WEF a déclaré qu’il allait lancer une campagne visant à définir une nouvelle approche de la croissance et à aider les décideurs politiques à la concilier avec les priorités sociales et environnementales.