Le géant allemand de l’énergie Uniper, qui sera bientôt nationalisé, a fait état jeudi d’une perte nette record de 40 milliards d’euros pour les neuf premiers mois de l’année, reflétant les pertes futures prévues à la suite de la décision de la Russie d’interrompre les approvisionnements en gaz.
« Nos chiffres semestriels indiquaient déjà que cette situation avait laissé des cicatrices massives dans nos résultats financiers », a déclaré la directrice financière Tiina Tuomela, ajoutant que le plan de nationalisation était en cours de finalisation.
Selon Uniper, la perte nette tient compte de 10 milliards d’euros de pertes causées par le remplacement des volumes de gaz russe sur le marché spot à des prix beaucoup plus élevés, ainsi que de 31 milliards d’euros de pertes futures liées à cette situation.
« Nous travaillons également de manière intensive à la restructuration de notre portefeuille gazier afin de minimiser les risques et de mettre fin d’ici 2024 aux pertes causées par la suspension des livraisons de gaz russe », a commenté Tiina Tuomela.
Le titre de la société était en baisse de 2,2% dans les échanges d’avant-Bourse.
En septembre, l’Etat allemand a décidé de nationaliser le géant gazier Uniper à 99% afin de s’assurer que le groupe puisse continuer à acheter du gaz et à approvisionner l’industrie du pays et éviter un « effet Lehman » dans le secteur énergétique.
Dans le cadre de cet accord, Uniper a reçu des lignes de crédit d’une valeur de 18 milliards d’euros du prêteur public KfW, dont 14 milliards ont été utilisés à la fin du mois d’octobre.