L’enseigne de grande distribution Auchan prévoit de maintenir ses activités en Russie et en Ukraine, déclare le PDG d’Auchan Retail International, Yves Claude, dans une interview publiée dans le Journal du Dimanche.
« Le plus important à nos yeux est de préserver nos collaborateurs et d’assurer notre mission première qui est de continuer à nourrir les populations dans ces deux pays », déclare-t-il. « Partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du point de vue humain. »
Propriété de la famille Mulliez, Auchan exploite 40 supermarchés et compte environ 6.000 employés en Ukraine, y compris dans les régions touchées par la guerre, a déclaré la semaine dernière à Reuters un porte-parole d’Auchan, qui avait alors refusé de commenter la présence du groupe en Russie.
Dans le JDD, Yves Claude explique le choix de rester en Russie par un souci « d’aider nos collaborateurs et les populations civiles. »
« Si Auchan part, nous privons d’emploi 30.000 personnes. Ils sont salariés et actionnaires pour 40% d’entre eux. Sans oublier l’impact sur leurs familles, que cette décision fragiliserait. Et nos clients nous demandent instamment de rester », explique-t-il.
Auchan possède 231 magasins et des activités d’e-commerce en Russie.
« Si nous partons, nous risquons l’expropriation et nous exposons nos dirigeants locaux à des poursuites pénales pour faillite frauduleuse. Et si nous confions nos biens à un tiers, une autre option proposée, cela signifie qu’ils seront récupérés par des capitaux russes. Cela n’amènera pas la paix et sera au contraire contre-productif en renforçant l’écosystème économique et financier russe », explique Yves Claude.
Le président ukrainien Volodimir Zelenskiy juge nécessaire que toutes les entreprises occidentales quittent le marché russe, comme il l’a notamment fait savoir mercredi devant le Parlement français.
« Renault, Auchan, Leroy Merlin doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie, arrêter de financer le meurtre d’enfants et de femmes, les viols. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices », a-t-il dit.