Le Royaume-Uni a présenté le 12 janvier une série de mesures pour restreindre les importations liées au travail forcé de la communauté ouïghoure en Chine. Au même moment, l’Union européenne travaille sur un vaste accord économique avec la Chine.
Le Royaume-Uni va durcir son dispositif commercial afin d’éviter l’importation de produits issus du Xinjiang (Chine), a annoncé mardi 12 janvier le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab. Cette mesure de rétorsion est liée aux accusations portant sur le recours au travail forcé dont serait victime la minorité musulmane ouïghoure de cette région chinoise.
Des membres des minorités détenus en camp d’internement
Au cours d’une allocution au Parlement, le chef de la diplomatie britannique a dit qu’il existait des preuves de grande portée et « déchirantes » du recours au travail forcé visant la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang. Les Nations unies ont estimé qu’au moins un million d’entre eux, ainsi que des membres d’autres minorités, étaient détenus dans des camp d’internements.
Dominic Raab a cité à l’appui de cette décision des rapports faisant état de l’existence de camps d’internement, ainsi que de pratiques de travail forcé et de stérilisation des femmes ouïgoures. « Nous devons faire plus et nous le ferons », a-t-il déclaré en dénonçant une « barbarie que l’on espérait reléguée au passé ».
Fournisseurs complices
« La position du Xinjiang dans le réseau international de la chaîne d’approvisionnement signifie qu’il existe un risque réel que les entreprises et les organismes publics du monde entier, par inadvertance ou non, s’approvisionnent auprès de fournisseurs complices du recours au travail forcé », a prévenu le ministre britannique. « Cet ensemble de mesures permettra de s’assurer qu’aucune organisation britannique, qu’elle soit publique ou privée, ne profite ou ne contribue, délibérément ou par inadvertance, à des violations des droits de l’homme visant les Ouïgours ou d’autres minorités du Xinjiang », a-t-il ajouté.
Fin décembre 2020, l’Union européenne (dont ne fait plus partie le Royaume-Uni) a conclu un vaste accord de principe sur les investissements avec la Chine pour donner aux entreprises européennes un meilleur accès aux marchés chinois. Si le texte est critiqué, ses défenseurs espèrent obtenir des garanties du régime chinois sur le bon respect des droits de l’Homme. « Le dialogue entre l’Europe et la Chine a été renforcé et rééquilibré ces dernières années. Il se poursuit », commentait le président français Emmanuel Macron le 30 décembre 2020.