L’industrie manufacturière allemande, longtemps considérée comme un moteur de l’économie européenne, traverse une crise sans précédent. Les derniers chiffres de l’indice PMI, publiés par S&P Global/HCOB, sont alarmants : l’indice est tombé à 40,6 en septembre, son plus bas niveau depuis un an. Cette chute vertigineuse témoigne d’une contraction généralisée de l’activité, touchant aussi bien la production que les commandes et l’emploi.
Comme l’explique Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank, « ces chiffres alimentent le débat autour de la désindustrialisation ». En effet, la baisse des commandes, particulièrement marquée à l’export, est sans précédent depuis des décennies. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : une demande mondiale atone, une concurrence internationale accrue, des incertitudes géopolitiques et une transition énergétique complexe. Les entreprises allemandes, notamment dans les secteurs de l’automobile et de la construction mécanique, peinent à s’adapter à ce nouvel environnement.
Les conséquences de cette crise sont multiples. La confiance des entreprises s’est fortement détériorée, entraînant une baisse des investissements et des embauches. Les réductions d’effectifs se sont accélérées, avec une contraction de l’emploi dans le secteur manufacturier à son plus haut niveau depuis plus de quatre ans. Cette situation soulève de sérieuses questions quant à l’avenir du modèle économique allemand, fondé sur l’exportation de produits industriels.