Les banques de la zone euro vont devoir faire face à une hausse progressive du risque de crédit à partir de la fin de l’année et tout au long de 2023 en raison des difficultés liées à la stagnation économique et aux pressions inflationnistes, estime mardi le président de la Fédération bancaire française, Nicolas Théry.
« Notre scénario est celui d’un accroissement progressif du risque (de crédit, ndlr) à la fin de cette année et durant probablement toute l’année 2023 », déclare Nicolas Théry
Pour Nicolas Théry, il y a un risque clair de récession pour la zone euro dont la croissance économique devrait, selon lui, être nulle pour les six à neuf prochains mois et où l’inflation devrait se situer entre 6% et 8% dans les douze prochains mois.
« Je ne vois pas de moteur de croissance dans les prochains mois. Le ralentissement chinois est clair avec des répercussions fortes sur l’Allemagne et la zone euro. Le ralentissement aussi dans les pays développés et (les pays) émergents se constate », souligne-t-il.
« Aujourd’hui pour l’économie française, du fait de l’évolution du cours de l’euro, le seul facteur de soutien est le commerce extérieur. »
A la différence des crises précédentes, la situation financière des banques françaises est saine, ce qui devrait permettre que l’impact des mauvaises créances sur leur bilan soit limité, souligne le patron de la FBF.
« La situation des banques françaises est particulièrement solide (…) les mauvaises créances ne sont pas un enjeu pour le système financier français », déclare Nicolas Théry.
Selon lui, le ralentissement économique fera que les résultats des banques françaises ne seront pas aussi bons en 2023 que cette année.
Cet été, BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole ont fait état de résultats au-dessus des attentes au deuxième trimestre grâce au dynamisme de leurs activités tant sur les marchés financiers que dans la banque de détail.