Wall Street reculait vendredi en fin de matinée à New York tandis que les Bourses européennes ont terminé dans le rouge la dernière séance d’une année marquée par des tensions géopolitiques, une remontée rapide des taux d’intérêt pour juguler une inflation élevée, une dégradation de la conjoncture économique et des craintes sur la situation sanitaire en Chine.
A Paris, le CAC 40, qui a abandonné sur l’ensemble de l’année 9,46%, a fini en baisse vendredi de 1,52%, à 6.473,76 points. Le Dax allemand, en repli de 12,34% sur un an, a cédé en clôture 1,05%. Le Footsie britannique, seul des grands indices européens à avoir enregistré un gain annuel, de 0,91%, a terminé la séance en repli de 0,81%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,47% et le FTSEurofirst 300 de 1,27%. Le Stoxx 600, en baisse de 12,90% sur un an, sa plus importante contraction depuis 2018, a reculé sur la séance de 1,27%.
Alors que les investisseurs ont été échaudés tout au long de l’année par un resserrement accéléré des politiques des grandes banques centrales afin de lutter contre une inflation persistante, consécutive à la reprise post-COVID, puis à la guerre en Ukraine, l’aversion au risque a dominé les échanges pour la dernière séance de 2022, avant une année 2023 qui pourrait s’inscrire dans la continuité de la précédente.
« Les investisseurs abordent 2023 avec un état d’esprit prudent, préparés à de nouvelles hausses de taux et s’attendant à des récessions dans le monde entier », écrit Craig Erlam, analyste chez OANDA.
Outre un pic de contamination par le virus SARS-Cov-2 attendu en Chine le mois prochain à l’occasion du Nouvel an lunaire qui favorise les grands déplacements, les marchés anticipent une poursuite de la remontée du coût du crédit en Europe et aux Etats-Unis, au risque d’une détérioration profonde de l’économie.
Les taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui ont été relevés de 425 points de base entre mars et décembre, le rythme le plus rapide depuis les années 1980, pourraient culminer à 4,96% mi-2023, selon le baromètre FedWatch. En zone euro, où le taux de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE) était encore négatif au printemps dernier, les investisseurs s’attendent à ce qu’il remonte à 3,4% l’année prochaine.
VALEURS
En Europe, aucun des grands compartiments de la cote n’a échappé au rouge, l’un des replis les plus marqués étant pour le secteur des nouvelles technologies (-1,79%).
A Paris, le secteur du luxe, très exposé à la Chine, a souffert: LVMH a perdu -2,3833% et Hermès -2,6936%.
Dans l’actualité des entreprises cotées, Telecom Italia (TIM) a reflué de 3,78%, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni ayant réaffirmé jeudi que l’Etat avait bien l’intention de prendre le contrôle du réseau fixe de l’opérateur télécoms historique italien pour, dit-elle, préserver des emplois.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,71%, le Standard & Poor’s 500 de 0,79% et le Nasdaq de 0,88%. Ces deux derniers indices devraient accuser sur l’ensemble de l’année leur plus importante baisse depuis la crise financière de 2008.
Côté valeurs, Apple, Amazon, Alphabet et Meta Platforms refluent de 0,66% à 1,47% dans le sillage de la montée des rendements obligataires américains.
Shaw Communications s’envole de 9,32% après l’approbation au Canada de l’accord de fusion avec Rogers Communications pour 14,8 milliards de dollars.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar reflue vendredi de 0,11% face à un panier de devises de référence. Le billet vert, en hausse à ce stade de 8% sur un an, devrait cependant enregistrer sur l’ensemble de l’année sa meilleure performance depuis 2015.
L’euro, en progression vendredi de 0,21% à 1,0683 dollar, se dirige, pour sa part, vers une perte annuelle de 6%, en raison d’une faible croissance en zone euro, de la guerre en Ukraine et d’une remontée plus lente des taux d’intérêt de la BCE en comparaison de la Fed.
La livre sterling, en hausse de 0,04% à 1,2057 dollar, pourrait cependant perdre sur l’ensemble de l’année 10,7% face au billet vert.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans, qui a pris plus de 260 points de base cette année, a fini la séance sur un gain d’environ dix points, à 2,56%, dans la perspective d’une poursuite du resserrement monétaire de la BCE après les récentes déclarations d’Isabel Schnabel et Klaas Knot, deux membres de l’institution de Francfort.
Le deux ans allemand a avancé de 6,7 points, à 2,73%.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans prend vendredi environ cinq points de base, à 3,89%, s’acheminant vers un gain de 239 points sur l’ensemble de 2022, ce qui serait sa plus forte progression annuelle depuis au moins 1953, selon les données de Refinitiv.
Le deux ans américain gagne 6,3 points, à 4,42%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers se dirigent vers une deuxième année consécutive de gain au terme d’une année 2022 de forte volatilité sur fond de tensions géopolitiques et d’inquiétudes sur la demande chinoise.
Le Brent, qui affiche à ce stade un gain annuel de 8% après une progression de 50% en 2021, prend vendredi 0,78%, à 84,11 dollars le baril.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), en hausse d’environ 5% sur un an après un gain de 55% en 2021, progresse vendredi de 0,57%, à 78,85 dollars.