Les Bourses européennes ont terminé le mois d’août en baisse, affectées par les craintes sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe et une inflation record en zone euro sur un an, tandis qu’à Wall Street, la tendance était hésitante à mi-séance, l’enquête ADP sur l’emploi aux Etats-Unis offrant un peu de soutien aux actions.
À Paris, le CAC 40 a fini mercredi en repli de 1,37% à 6.125,1 points. Le Footsie britannique a cédé 1,05% et le Dax allemand 0,97%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,25% et le FTSEurofirst 300 1,04%. Le Stoxx 600 a abandonné 1,12% à 415,12 points, à un creux de plus de six semaines.
Sur l’ensemble du mois, l’indice parisien a perdu 5,01% et le Stoxx 600 paneuropéen 5,29%.
Les marchés d’actions en Europe ont enchaîné mercredi une quatrième séance dans le rouge en raison notamment des craintes de rationnement énergétique et de récession dans plusieurs pays de l’Union européenne après la décision de Moscou d’interrompre la fourniture de gaz naturel au Vieux Continent via le gazoduc Nord Stream 1.
A cela, ce sont ajoutées les données économiques publiées par Eurostat, dont la première estimation a montré que la hausse des prix à la consommation dans la zone euro avait signé en août un nouveau record sur un an, à 9,1%, ce qui devrait conforter les arguments des dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE) partisans d’importantes hausses des taux d’intérêt.
Un relèvement du coût du crédit de 75 points de base est attendu par les marchés la semaine prochaine à l’occasion de la réunion de la BCE.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,05%, tandis que le Standard & Poor’s 500 avance de 0,09% et le Nasdaq de 0,19% dans l’espoir d’une détente sur les taux d’intérêt.
L’enquête mensuelle du cabinet ADP a montré que le secteur privé aux Etats-Unis avait créé moins d’emplois qu’attendu, soit 132.000, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 288.000.
Les investisseurs espèrent qu’un ralentissement du marché du travail pourrait inciter la Réserve fédérale américaine (Fed) à freiner le rythme de son resserrement monétaire, alors que vendredi le département américain du Travail doit publier son rapport mensuel sur l’emploi, le chômage et les salaires.
Cet espoir porte les géants de la technologie comme Apple et Alphabet qui avancent respectivement de 0,40% et 0,77%.
La plate-forme de vidéos Netflix progresse de 2,88% à la faveur du débauchage de deux cadres du réseau social Snap pour étoffer son offre d’abonnement financée par la publicité. Snap, en hausse de 7,76%, est soutenu par la restructuration de son activité publicitaire.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la plupart des secteurs ont terminé dans le rouge, le compartiment de l’énergie (-2,56%) accusant l’un des plus importants replis sur fond de risque accru de récession qui pourrait peser sur la demande. TotalEnergies a reflué de 3,32%, BP de 1,725% et Eni de 3,5%
A la hausse, Air France-KLM a gagné 1,25% son indice sectoriel (+0,53%) ayant fini en tête du Stoxx 600. Le transporteur franco-néerlandais a par ailleurs annoncé qu’il pourrait envisager de prendre une part minoritaire dans ITA.
Renault a pris 1,56% après une information de Reuters selon laquelle le pôle thermique du groupe au losange pourrait accueillir le constructeur automobile chinois Geely Automobile et une entreprise pétrolière.
UniCredit a avancé de 4,48%, la banque italienne ayant annoncé que la BCE avait autorisé une deuxième tranche de rachat d’actions d’une valeur pouvant atteindre un milliard d’euros.
CHANGES
L’euro, en hausse de 0,51% à 1,0063 dollar, profite de la perspective d’une augmentation des taux d’intérêt de la BCE après les chiffres de l’inflation. Le dollar recule mercredi de 0,34% face à un panier de devises de référence après son pic de 20 ans inscrit lundi, mais il s’achemine sur l’ensemble du mois d’août vers un troisième gain mensuel consécutif.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a pris près de trois points de base à 1,535% et celui à deux ans, a avancé de près de cinq points à 1,198%, enregistrant sur l’ensemble du mois d’août une progression respectivement d’environ 85 points et 65 points, la plus importante depuis 1990 et 1981. Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans gagne environ 1,5 point à 3,125%.
PÉTROLE
Le pétrole est affecté par un rapport de l’Opep+ indiquant que le marché mondial enregistrera sans doute un excédent plus important qu’anticipé cette année en raison de l’augmentation des prix de l’énergie et du durcissement des politiques monétaires, ce qui freine la demande.
Le Brent reflue de 2,52% à 96,81 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,35% à 91,32 dollars le baril.