Les Bourses européennes ont quasiment toutes terminé en recul jeudi après plusieurs séances de progression, dans un contexte de prudence après divers indicateurs d’activité américains négatifs et avant des déclarations de responsables de politique monétaire.
À Paris, le CAC 40 a reculé de 0,57% à 7.168,4 points, contre 1,01% pour le Footsie britannique. Exception, le Dax allemand s’est octroyé 0,24%, soutenu par la performance de Siemens.
L’indice EuroStoxx 50 a terminé la séance sur une baisse de 0,3%, contre 0,57% pour le FTSEurofirst 300 et 0,72% pour le Stoxx 600.
Plusieurs indicateurs américains sont venus confirmer le ralentissement de l’activité outre-Atlantique, deux jours après la publication des chiffres de l’inflation montrant un repli plus fort qu’anticipé par les marchés.
La production industrielle a décliné deux fois plus rapidement que prévu, de 0,6% d’un mois sur l’autre, les importations se sont contractées et les perspectives des entreprises mesurées par l’indice Philly Fed sont en recul.
Surtout, les inscriptions au chômage ont été plus importantes qu’anticipé, alors que la force du marché du travail a été l’un des principaux facteurs d’inflation aux Etats-Unis ces derniers mois.
Tous ces indicateurs font espérer aux marchés que les hausses de taux de la Réserve fédérale sont bel et bien terminées, mais de nombreux membres du conseil des gouverneurs de l’institution s’exprimeront dans les prochains jours, ce qui incite à la prudence.
Malgré la baisse du prix du pétrole et des rendements souverains, les marchés consolident leurs gains ce jeudi après avoir rebondi ces derniers jours, le Stoxx 600 ayant atteint mercredi un plus haut d’un mois.
PÉTROLE
Les cours du brut chutent en raison des inquiétudes sur l’état de la demande aux Etats-Unis avec le gonflement des stocks, selon les données de l’Energy Information Administration américaine. Les inventaires ont augmenté de 3,4 millions de barils la semaine dernière, presque deux fois plus que ce que les marchés anticipaient.
Le Brent recule de 4,3% à 77,69 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 4,59% à 73,14 dollars.
TAUX
Les rendements se sont nettement repliés à la lumière des données économiques médiocres qui suggèrent un ralentissement de l’activité américaine.
A la clôture des marchés de taux en Europe, le rendement du Treasury à dix ans perdait 7 points de base à 4,4667%, tandis que le taux à deux ans chutait de 6,8 pb à 4,8481%.
Le rendement du dix ans allemand a abandonné 4,5 pb à 2,586%, tandis que celui du taux à deux ans s’est replié de 6,3 pb à 2,95%.
VALEURS
Vallourec a grimpé de 5,2% après que le fabricant de tubes en acier a relevé sa perspective annuelle de revenu brut d’exploitation, citant un environnement de marché favorable dans la région hémisphère Est.
Burberry a prévenu que ses prévisions de croissance du chiffre d’affaires pour l’exercice en cours pourraient devoir être revues en baisse, alors que les dépenses mondiales de luxe ralentissent. Le titre a abandonné 1,15% et a entraîné avec lui le secteur du luxe, qui s’est replié de 1,47%. LVMH a cédé 1,79%, Kering 2,69%, Richemont 1,83% et Moncler 2,62%.
Le secteur de l’énergie s’est replié de 2,71% alors que le brut recule, dans un contexte d’inquiétude sur l’état de la demande de pétrole. Total a cédé 2,64%, parmi les pires performances du CAC 40.
Siemens a fait état jeudi d’un bénéfice trimestriel record pour sa division industrielle, faisant grimper son titre de 5,7%, malgré des perspectives de ventes plus prudentes pour 2024 en raison d’un déstockage persistant chez les clients chinois.
Hellofresh a chuté de 22,4%, en queue du Stoxx 600, après que le fabricant de kits repas a réduit mercredi ses prévisions pour l’exercice 2023, citant une croissance du chiffre d’affaires plus faible et des dépenses plus élevées que prévu dans l’unité nord-américaine.
A WALL STREET
Wall Street consolide également après cinq séances de hausse et des indicateurs d’activité moins bons que prévu.
A l’heure de la clôture en Europe, les échanges à la Bourse de New York indiquaient un repli de 0,42% pour le Dow Jones, de 0,21% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,41% pour le Nasdaq Composite.
CHANGES
Le dollar hésite après la publication de plusieurs indicateurs suggérant un repli de l’activité aux Etats-Unis, qui pourrait pousser la Réserve fédérale à réévaluer la trajectoire de ses taux.
Le dollar fait du surplace face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro est immobile à 1,0848 dollar. La livre sterling est stable à 1,2417 dollar.