Les Bourses européennes de nouveau plombée par les tensions autour de l’Ukraine

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Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge et Wall Street évoluait également en baisse à la mi-séance dans un contexte d’aversion généralisée au risque, le président américain jugeant très élevée la menace d’une invasion russe en Ukraine à la suite d’échanges de tirs d’artillerie entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes dans l’Est ukrainien.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,26% à 6.946,82 points. Le Footsie britannique a cédé 0,87% et le Dax allemand 0,67%.

L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,58%, le FTSEurofirst 300 de 0,63% et le Stoxx 600 de 0,69%.

Alors que les Etats-Unis mettaient déjà en doute la réalité d’un retrait de troupes russes massées près des frontières ukrainiennes, des tirs d’artillerie ont été entendus jeudi près des zones sécessionnistes de l’est de l’Ukraine, amenant le président américain Joe Biden à considérer « imminente » une invasion russe en Ukraine.

La Russie a par ailleurs expulsé l’ambassadeur adjoint des Etats-Unis à Moscou, Bartle Gorman, tandis que Washington a promis des représailles après cette décision, selon l’agence de presse RIA.

Ces nouvelles ont pris le pas sur les publications des résultats des entreprises, favorisant une hausse d’environ 8% en Europe et aux Etats-Unis de l’indice de volatilité, aussi appelé « indice de la peur ».

Le projet de communiqué des pays membres du G20, consulté par Reuters, souligne en outre que l’inflation et les tensions géopolitiques font peser un risque sur l’économie mondiale.

VALEURS EN EUROPE
En Europe, les secteurs sensibles à la conjoncture économique, comme l’assurance (-1,5%), le transport et le tourisme (-1,7%), ainsi que le pétrole et le gaz (-1,4%), ont accusé les plus importants replis sur le Stoxx 600.

Dans ces segments, Axa a reflué de 2,8%, Munich Re de 1,5%, et TotalEnergies de 1,4%.

Dans l’actualité des résultats et prévisions d’entreprises, Kering a gagné 4,9%, après des comptes trimestriels en forte croissance.

Carrefour a pris 4,8%, le marché saluant la confiance affichée par le distributeur pour cette année en dépit d’une inflation élevée.

Les publications meilleures qu’attendu de Commerzbank (+3,2%), de RWE (+4,6%) et Reckitt Benckiser (+5,9%) ont également été bien accueillies, tandis que Continental (+3,2%) a bénéficié d’une information de presse selon laquelle l’équipementier automobile envisage de scinder en quatre entités pour doper sa capitalisation boursière.

À l’opposé, Air France-KLM, qui prévoit de lever jusqu’à quatre milliards d’euros pour rembourser les aides d’Etat a chuté de 7,6% . Sodexo a cédé pour sa part 6% après la nomination de Sophie Bellon, fille du fondateur du groupe, à la direction générale..

A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,1%, le Standard & Poor’s 500 de 1,1% également et le Nasdaq de 1,4%.

Tous les secteurs du S&P-500 évoluent dans le rouge, la finance (-1,5%) et les nouvelles technologies (-1,6%) accusant les plus fortes baisses.

JPMorgan Chase, Bank of America, Morgan Stanley et Goldman Sachs perdent de 1,6% à 3,2% malgré le relèvement par ce dernier de son objectif clé de rentabilité à moyen terme, l’aversion au risque dominant les échanges.

Dans les résultats d’entreprises, le fabricant de semi-conducteurs Nvidia abandonne 6,3%, la stagnation de sa marge par rapport au trimestre précédant et l’exposition du groupe aux cryptomonnaies suscitant des inquiétudes.

Côté hausse, le fabricant d’équipements réseaux Cisco Systems prend 4,2% à la faveur de l’annonce d’un nouveau plan de rachat d’actions et d’un relèvement de ses prévisions, tandis que Walmart, qui a fait mieux que prévu en 2021-2022, avance de 2%.

Le spécialiste de la livraison de repas Doordash bondit pour sa part de 7,8% grâce à un chiffre d’affaires trimestriel meilleur qu’attendu.

LES INDICATEURS DU JOUR
Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, à 248.000, tandis que les conditions d’activité dans la région de Philadelphie se sont dégradées en février.

CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar monte légèrement, de 0,08%, face à un panier de devises de référence, les cambistes évaluant la portée des dernières déclarations de Joe Biden sur le risque d’une invasion ruse en Ukraine.

L’euro est quasiment stable à 1,1366 dollar

Le rouble russe cède 1,3% à 76,2 face au dollar après avoir touche le seuil de 75 mercredi.

La livre sterling progresse face au dollar (+0,33%) et à l’euro (+0,35%) sur des anticipations d’une hausse de taux de la Banque d’Angleterre le mois prochain.

L’aversion au risque fait refluer de 4,6% le Bitcoin, qui se traite à 42.041 dollars.

TAUX
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d’Etat reculent dans un contexte de forte demande pour des actifs refuge, en lien avec les tensions sur l’Ukraine et des indicateurs économiques mitigés.

Il y a « des gros titres géopolitiques négatifs et un marché boursier qui ne semble pas très sain en ce moment », note Tom di Galoma, directeur général de Seaport Global Holdings.

Le rendement des Treasuries à dix ans se contracte de huit points de base à 1,9650%, tandis que le deux ans cède 3,4 points à 1,495%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en repli de 4,3 points à 0,231%. Le taux de l’OAT en France a abandonné quatre points à 0,706%, tandis que son équivalent italien a terminé en repli de 6 points à 1,847%, à un creux d’une semaine.

PÉTROLE
Le marché pétrolier est pénalisé par des informations suggérant que les discussions sur le nucléaire iranien pourraient aboutir prochainement, ce qui pourrait permettre à Téhéran d’accroître ses exportations de brut et donc d’augmenter l’offre mondiale.

Le baril de Brent reflue de 1,9% à 92,8 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2% à 91,7 dollars.

OR
L’or, valeur refuge, avance de 1,45% à 1.895 dollars l’once, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis le 11 juin dernier.

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