Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge lundi, tandis que Wall Street évoluait dans le désordre à la mi-séance, la prudence ayant dominé les échanges en raison des risques liés à une remontée rapide des taux d’intérêt, à une récession économique et aux turbulences sur le marché des changes.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,24% à 5.769,39 points. Le Dax allemand a reflué de 0,46%. Le Footsie britannique a en revanche grignoté 0,03%. La Bourse de Milan a pris 0,67% au lendemain des élections législatives anticipées, remportées par l’alliance des droites emmenée par Giorgia Meloni.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,18%, le FTSEurofirst 300 de 0,29% et le Stoxx 600 de 0,42%.
Au terme d’une nouvelle séance volatile liée à la publication de plusieurs indicateurs macro-économiques mitigés et à des déclarations de banquiers centraux sujettes à diverses interprétations, les marchés d’actions ont alterné un pied dans le vert un autre dans le rouge avant de conclure sur une troisième session d’affilée négative.
Sur le marché des changes, très animé, la livre sterling, qui a touché en séance 1,0327 dollar, son plus bas niveau depuis le passage du Royaume-Uni au système décimal au début des années 1970, les cambistes ont spéculé sur une possible intervention en urgence de la Banque d’Angleterre (BoE).
Celle-ci a déclaré après la clôture des Bourses européennes, qu’une évaluation complète sur l’impact de la chute de la livre sur la demande et l’inflation serait effectuée lors de sa prochaine réunion de politique monétaire.
Au Japon, le ministre des Finances, Shunichi Suzuki, a déclaré lundi que son pays était prêt à réagir de nouveau aux mouvements de spéculation sur les devises alors que les autorités nippones sont intervenues la semaine dernière sur le marché des changes pour soutenir le yen face au dollar.
L’euro, de son côté, est tombé en séance à un creux à 0,9569 dollar, soit un nouveau plus bas de vingt ans face à la monnaie américaine, tandis que le dollar avançait de 0,8% face à un panier de devises de référence.
VALEURS
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, le compartiment technologique (+1,2%) a figuré parmi les meilleurs progressions, soutenu par des achats à bon compte sur des valeurs comme STMicroelectronics (+0,98%).
À l’opposé le secteur de l’immobilier (-2,4%) a accusé la plus forte baisse dans la perspective de nouveaux relèvements de taux d’intérêt.
Le compartiment des matières premières, en repli de 1,03%, et celui du pétrole et du gaz, en baisse de 0,39%, ont souffert de la vigueur du dollar et des craintes d’une baisse de la demande.
Les groupes miniers Anglo American et Glencore ont cédé respectivement 2,58%, 1,10% à Londres, tandis qu’à Paris ArcelorMittal a reculé de 0,36%.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones, qui s’est rapproché vendredi de la zone redoutée de « bear market » (marché baissier), recule encore de 0,56%. Le Standard & Poor’s 500, tombé vendredi à un creux depuis la mi-juin, cède 0,46%. Le Nasdaq, soutenu par des achats à bon compte sur les titres technologiques, avance de 0,06%.
L’indice de la volatilité, en hausse de 4,54% à 31,28 points, évolue près d’un sommet de trois mois.
Sur le plan sectoriel, les compartiments de la consommation des biens dit non essentiels (+0,64%) et celui des nouvelles technologies (+0,06%) progressent.
Apple, Microsoft, Amazon et Tesla prennent respectivement 0,95%, 0,69%, 1,81% et 0,98%.
Les opérateurs de casino Wynn Resorts, Las Vegas Sands et Melco Resorts & Entertainment bondissent de 12% à 25%, portés par l’annnonce par Macao d’une réouverture du secteur aux touristes de Chine continentale.
Les groupes Chevron et Exxon Mobil reculent d’environ 1% alors que les cours pétroliers sont tombés à un creux depuis janvier.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’OCDE a indiqué lundi dans ses nouvelles prévisions que les économies développées risquaient une récession en raison notamment de la guerre menée par la Russie en Ukraine, de l’inflation et de la crise énergétique.
L’enquête mensuelle de l’institut d’études économiques Ifo, elle, a montré que le climat des affaires en Allemagne s’était dégradé plus qu’attendu en septembre et que le risque de récession était de plus en plus net.
TAUX
Les rendements obligataires continuent de progresser, portées par les anticipations d’une poursuite de la remontée des taux, malgré un risque accru de récession.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris plus cinq points de base à 2,092%, après avoir oscillé en séance à 2,132%, au plus haut depuis décembre 2011. Celui du deux ans est monté jusqu’à 2,031%, au plus haut depuis décembre 2008, avant de réduire ses gains en clôture à 1,943%.
L’écart de rendement (spread) entre les obligations allemandes à dix ans et celles de l’Italie de même échéance s’est accru à 243,3 points au plus haut depuis le 29 juillet alors que Christine Lagarde, la président de la Banque centrale européenne, a déclaré lundi au lendemain de la victoire de l’alliance des droites en Italie que la BCE n’avait pas vocation à corriger des erreurs de politique intérieure.
Aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries à dix ans et deux ans se traitent respectivement à 3,8251% et 4,2779%, soit des hausses respectives de 10,4 et 5,7 points.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, tombés à un creux de neuf mois, sont à la fois pénalisés par l’appréciation soutenue du dollar et les craintes d’une baisse de la demande mondiale.
Le Brent abandonne 1,67% à 84,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) reflue de 1,6% à 77,48 dollars.