Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi et Wall Street était également dans le rouge en fin de matinée à New York, les indices étant affectés par les anticipations de remontée des taux d’intérêt, les tensions géopolitiques et les prévisions des entreprises.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,37% à 7.308,65 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,46% et le Dax allemand a cédé 0,52%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,49%, le FTSEurofirst 300 de 0,2% et le Stoxx 600 de 0,19%.
A trois jours du premier anniversaire du déclenchement de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a accusé mardi l’Otan et l’Occident d’attiser le conflit et a annoncé que Moscou suspendait sa participation au traité New Start sur les armes stratégiques nucléaires, une décision regrettée notamment par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, et la France.
Sur le plan macroéconomique, le dynamisme des services a soutenu la croissance de l’activité en février en zone euro et au Royaume-Uni, permettant aux indices composites « flash » de ressortir nettement au-dessus de la barre des 50 marquant une expansion.
Pour les analystes d’Oddo BHF, ces statistiques qui confortent la résistance de l’économie européenne alimentent en même temps les craintes d’un resserrement monétaire prolongé.
Aux Etats-Unis, l’activité économique a également rebondi en février, à son plus haut niveau depuis huit mois, selon les PMI, confortant là aussi la perspective que la demande ne ralentit pas suffisamment, si bien que les marchés tablent actuellement sur trois hausses supplémentaires des taux de la Réserve fédérale américaine en mars, mai et juin.
VALEURS
La perspective d’un durcissement monétaire a profité au compartiment bancaire européen, dont l’indice a gagné 0,82%, tandis que les nouvelles technologies (-1,48%) et l’immobilier (-1,79%), sensibles aux hausses de taux, ont accusé les deux plus fortes baisses du Stoxx 600.
Dans les valeurs individuelles, Capgemini a perdu 2,77%, le groupe anticipant une croissance plus faible de son chiffre d’affaires cette année.
Engie a bondi de 4,82% à la faveur de ses résultats annuels qui ont été soutenus par la hausse des prix du gaz.
Ailleurs en Europe, HSBC a pris 4,31% après un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 1,62%, le Standard & Poor’s 500 de 1,64% et le Nasdaq de 2,04%, les indices étant affectés principalement par les prévisions de Walmart et Home Depot. Les deux distributeurs ont mis en garde contre un ralentissement de la demande cette année sur fond d’inflation élevée.
Leurs concurrents Target, Macy’s et Costco Wholesale sont dans le rouge, tandis que l’indice de la distribution fléchit de 0,37%.
La remontée des rendements obligataires pèse sur Apple, Amazon, Microsoft et Alphabet, qui refluent de 1,83% à 2,79%.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les reventes de logements aux Etats-Unis ont reculé en janvier à leur plus bas niveau en plus de 12 ans mais à un rythme plus faible que précédemment, ce qui alimente un optimisme prudent dans le secteur.
Le moral des investisseurs en Allemagne a continué de s’améliorer en février, plus fortement que prévu, montre l’enquête de l’institut d’études économiques ZEW.
CHANGES
Le dollar progresse de 0,23% face à un panier de devises de référence, tiré par les données macroéconomiques qui renforcent la perspective d’un nouveau tour de vis monétaire.
L’euro cède 0,26% à 1,0654 dollar.
TAUX
Les indices PMI ont soutenu les rendements obligataires. Celui du Bund allemand à deux ans a pris six points de base, à 2,95%, au plus haut depuis 14 ans. Le rendement du Bund à dix ans a gagné près de huit points, à 2,53%, après avoir touché en séance un sommet depuis août 2011 à 2,569%.
Le taux du Gilt britannique à deux ans a atteint un pic depuis octobre, à 3,92%.
Aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries à deux ans et à dix ans s’affichent respectivement à 4,70% (+8 points), et 3,91% (+8,6 points).
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent avec la montée du dollar et les craintes sur les taux qui pourraient peser sur la demande: le Brent recule de 1,64% à 82,69 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,12% à 76,25 dollars.