Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi pour la quatrième séance consécutive et Wall Street était également dans le rouge en fin de journée à New York, la tentative de rebond des marchés d’actions ayant tourné court alors que l’évolution de la situation en Ukraine a réveillé les inquiétudes sur les tensions géopolitiques avant une pluie d’indicateurs économiques et de résultats d’entreprises cette semaine.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,45% à 5.840,55 points. Le Footsie britannique a reculé de 0,27%. Le Dax allemand a fléchi de 0,06%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,42%, le FTSEurofirst 300 de 0,26% et le Stoxx 600 de 0,25%.
La Russie a bombardé lundi matin plusieurs villes d’Ukraine, dans des frappes meurtrières sans précédent, en représailles à l’attaque du pont de Crimée que le président Vladimir Poutine a qualifiée d’acte terroriste. Les dirigeants du G7 doivent s’entretenir mardi avec Volodimir Zelensky.
Dans ce contexte, les investisseurs se sont tournés essentiellement vers les actifs refuges comme le dollar, tandis que l’indice de la volatilité a bondi aux Etats-Unis de 6,568878% à 33,42 points et en Europe de 6,51% à 31,8717 points.
Avant l’escalade du conflit durant le week-end, le marché avait été échaudé vendredi par le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis qui a témoigné d’un dynamisme du marché du travail, ce qui pourrait inciter la Réserve fédérale américaine (Fed) à poursuivre son resserrement monétaire rapide.
Alors que les investisseurs attendent mercredi et jeudi les chiffres des prix à la production et à la consommation aux Etats-Unis, la probabilité d’un relèvement de 75 points de base des taux de la Fed le 2 novembre est désormais évaluée à 89%.
En Europe, où l’inflation est également un sujet de préoccupation, Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré lundi qu’il y avait de fortes chances que la hausse des prix en 2024 soit supérieure aux 2,3% prévus par l’institution de Francfort, un scénario, qui selon lui, n’est pas encore intégré par les marchés.
Dans les indicateurs du jour, le moral des investisseurs dans la zone euro a chuté pour le troisième mois consécutif en octobre, à -38,3, son plus bas niveau depuis mai 2020, selon l’enquête mensuelle de l’institut Sentix.
VALEURS EN EUROPE
Dans les grands compartiments de la cote européenne, le secteur de la chimie (+1,74%) et de la distribution (+1,70%) ont enregistré les meilleures performances.
A l’opposé, le compartiment technologique (-1,74%) a accusé l’une des plus fortes baisses.
Les groupes de semi-conducteurs Infineon, BE Semiconductor ou encore ASML ont reculé respectivement de 2,54%, de 3,19% et de 3,26% en réaction aux nouvelles restrictions à l’exportation de hautes technologies décidées par Washington.
A Paris, Renault a avancé de 2,41% après la confirmation de discussions avec son partenaire japonais Nissan sur une possible évolution de leur alliance.
TotalEnergies a cédé 2,09% alors que la CGT a annoncé lundi la reconduction de la grève dans plusieurs raffineries et dépôts de carburant du groupe. L’indice de l’énergie a abandonné 0,96%.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,22%, le Standard & Poor’s 500 de 0,62% et le Nasdaq de 0,99% dans un contexte de prudence lié à la publication cette semaine de plusieurs indicateurs macroéconomiques et des premiers résultats trimestriels des grandes banques américaines.
Les bénéfices des sociétés du S&P-500 sont attendus en hausse de 4,1% sur les trois mois à septembre, contre un gain de 11,1% sur le trimestre précédent, selon les données de Refinitiv.
Aux valeurs, les groupes de semi-conducteurs Intel, Qualcomm, Micron Technology et Advanced Micro Devices abandonnent de 1,45% à 4,62% après la décision des Etats-Unis vendredi d’imposer de nouvelles mesures de contrôle des exportations vers la Chine. L’indice des semi-conducteurs chute de 3,68%.
CHNGES
Le dollar, en hausse de 0,39% face à un panier de devises de référence, profite à la fois de son statut d’actif refuge et des anticipations d’une poursuite des pressions inflationnistes.
L’euro cède 0,52% à 0,969 dollar.
La livre sterling, elle, abandonne 0,48% à 1,1039 dollar, malgré l’annonce par la Banque d’Angleterre du relèvement du plafond de ses achats de titres.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l’ensemble de la zone euro, a fini sur un gain de 12,8 points de base à 2,32%, en réaction à une information de l’agence Bloomberg selon laquelle le chancelier allemand Olaf Scholz soutient le projet d’une émission de dette conjointe pour faire face à la crise énergétique.
« Une relance budgétaire accrue signifie davantage de risques inflationnistes et peut-être de nouvelles hausses de taux d’intérêt », a déclaré Antoine Bouvet, stratège taux chez ING.
Le rendement du BTP italien à 10 ans a lui reculé de 6,7 points à 4,63%, les obligations des pays du Sud de l’Europe étant les plus susceptibles de bénéficier d’une telle mesure.
Aux Etats-Unis, les marchés obligataires sont restés fermés pour cause de Columbus Day.
PÉTROLE
Après cinq séances consécutives de forte hausse, les cours pétroliers reprennent leur souffle. L’indice PMI Caixin-S&P Global des services en Chine, qui a montré une contraction du secteur pour la première fois depuis mai, fait par ailleurs craindre un ralentissement de la demande de brut.
Le Brent reflue de 1,01% à 96,93 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,74% à 91,95 dollars.