Les actions en Europe ont terminé dans le rouge lundi et Wall Street reculait également en fin de matinée à New York, les indices boursiers reprenant leur souffle après un solide rallye sur le mois de janvier et à l’approche des décisions de plusieurs grandes banques centrales.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,21% à 7.082,01 points. Le Dax allemand a reflué de 0,16%. A contre-courant du reste des places européennes, le Footsie britannique s’est distingué avec un gain de 0,25%.
L’indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,46%, le FTSEurofirst 300 0,16% et le Stoxx 600 0,17%.
Alors que le CAC 40 et le Stoxx 600 ont enregistré à ce stade respectivement un gain de 9,36% et de 6,95% depuis le début du mois, la séance a été marquée lundi par un retour de la prudence à la veille de la première journée de réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Celle-ci devrait se conclure mercredi par un relèvement de 25 points de base des taux d’intérêt de la banque centrale américaine, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BoE), qui se réunissent jeudi, pourraient opter pour une hausse de 50 points de base, selon le consensus du marché.
Malgré le ralentissement attendu du rythme de la remontée des taux, les analystes prévoient que les trois banques centrales continuent de mettre en garde contre les pressions inflationnistes.
« Au regard des tensions sur le marché américain du travail, d’une inflation de base élevée (…), le ton du président de la Fed, Jerome Powell, sera « hawkish » (restrictif) », a déclaré Bruce Kasman, chef économiste chez JPMorgan, n’excluant pas une nouvelle hausse des taux en mars aux Etats-Unis.
En zone euro, où les chiffres mensuels de l’inflation seront publiés mercredi, l’Espagne a surpris lundi en faisant état d’un réaccélération des prix en janvier, une première depuis juillet. En Allemagne, l’économie s’est contractée contre toute attente au quatrième trimestre 2022, renforçant les craintes d’une récession technique au prochain trimestre.
« C’est probablement une semaine où nous allons peut-être avoir des surprises, donc il est logique pour moi qu’il y ait un peu de prise de bénéfices, un positionnement avant des réunions très importantes mais aussi des publications de données », a expliqué Brian Jacobsen, stratège chez Allspring Global Investments.
VALEURS
Parmi les grands compartiments de la cote européenne, le secteur des nouvelles technologies, dont la valorisation dépend en grande partie des taux d’intérêt, a accusé la plus forte baisse sur le Stoxx 600, avec un repli de 1,65%.
Dans l’actualité des sociétés, Renault a reculé de 4,12% sur le CAC 40 après les annonces sur un rééquilibrage de son alliance avec Nissan: les analystes soulignent que les ambitions de l’union nouvelle restent floues alors que le titre a progressé de près de 25% depuis octobre.
Ailleurs en, Ryanair a fléchi de 2,42% après ses résultats trimestriels, tandis que Philips (+6,95%) a été tiré par l’annonce d’un plan de suppression de 6.000 postes et Unilever (+1,26%) par un changement de direction.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,19%, le Standard & Poor’s 500 de 0,65% et le Nasdaq de 1,2%.
L’indice des valeurs technologiques est sous pression alors que les résultats trimestriels d’Apple (-1,28%), Amazon (-1,37%) et Alphabet (-1,82%) sont attendus jeudi.
Les analystes tablent sur une baisse de 3% des bénéfices des sociétés du S&P 500 au quatrième trimestre contre un repli de 1,6% au début de l’année, selon les données de Refinitiv.
CHANGES
Aux changes, le dollar progresse légèrement, de 0,17% face à un panier de devises de référence, à la veille de la réunion de la Fed.
L’euro est quasiment stable face au billet vert, à 1,086 dollar (-0,06%)
TAUX
Les rendements obligataires en Europe progressent après les chiffres de l’inflation en Espagne, qui pourraient inciter la BCE à durcir son tour de vis monétaire.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l’ensemble de la zone euro, a fini sur un gain de 6,2 points de base, à 2,30%, et celui à deux a pris 8,9 points, à 2,67%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier reflue, cinq délégués de l’Opep+ ayant déclaré lundi à Reuters que l’organisation et ses alliés pourraient s’en tenir au statu quo sur ses quotas de production lors de la réunion de mercredi.
Le Brent cède 1,42% à 85,43 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,41% à 78,56 dollars.