Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi et Wall Street reculait également en fin de matinée à New York dans un contexte de craintes sur les taux d’intérêt et l’évolution de la conjoncture économique après les annonces cette semaine de grandes banques centrales et la publication ce jour d’indicateurs PMI mitigés en Europe et aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,08% à 6.452,63 points. Le Footsie britannique a abandonné 1,27% et le Dax allemand a cédé 0,67%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,83%, le FTSEurofirst 300 de 1,06% et le Stoxx 600 de 1,2%.
Sur l’ensemble de la semaine le CAC 40 a perdu 3,37% et le Stoxx 600 3,04%.
Les investisseurs ne sont toujours pas parvenus à digérer les propos de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a laissé entendre mercredi que les taux d’intérêt grimperaient jusqu’à 5,1% l’an prochain, un niveau inédit depuis 2007.
John Williams, le président de l’antenne de New York et vice-président du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Fed chargé de fixer les taux, a remis une couche vendredi en avertissant que la banque centrale américaine pourrait même aller au-delà de ce seuil l’an prochain avoir porté ses taux cette semaine à 4,25%-4,5%.
En zone euro, Olli Rehn, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré vendredi que l’institution de Francfort, qui a augmenté jeudi le coût du crédit d’un demi-point à 2%, pourrait encore relever ses taux de 50 points de base en février et en mars alors que l’inflation en zone euro a été révisée en hausse à 10,1% en novembre sur un an.
François Villeroy de Galhau, également membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a estimé pour sa part que le match contre l’inflation en zone euro n’était pas terminé.
La Banque d’Angleterre (BoE) et la Banque nationale suisse (BNS) n’ont pas exclu, elles aussi, un resserrement prolongé de leur politique monétaire face à une inflation jugée encore élevée.
Aux inquiétudes sur les taux et l’inflation, s’ajoutent des indicateurs économiques jugés mitigés comme les PMI composites en zone euro et en Grande-Bretagne qui sont encore ressortis ce mois-ci en dessous du seuil des 50 séparant contraction et expansion.
Aux Etats-Unis, l’activité économique s’est contractée davantage en décembre et les nouvelles commandes sont tombées à leur plus bas niveau en un peu plus de deux ans et demi.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, hormis les banques (+0,8%), tous les principaux compartiments du Stoxx 600 ont terminé dans le rouge, la plus forte baisse étant à l’actif de l’immobilier (-4,79%), qui a pâti de la perspective d’une poursuite du resserrement monétaire des banques centrales.
Unibail-Rodamco-Westfield a reflué de 4,74% tandis que BNP Paribas a avancé de 1,68%.
Dans l’actualité des entreprises, Tele2, en repli de 6,47%, a pesé sur le secteur des télécoms (-2,46%) après l’abaissement de l’objectif de cours de l’opérateur suédois par Citigroup.
L’éditeur britannique Games Workshop a bondi de 16,16% après un accord de principe avec Amazon pour adapter au cinéma et à la télévision le jeu de bataille de « Warhammer 40.000 ».
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones, qui a enregistré jeudi sa plus forte baisse en trois mois, recule de 1,38%. Le Standard & Poor’s 500 et le Nasdaq, qui ont tous deux accusé jeudi leur baisse en pourcentage la plus importante sur une séance depuis six semaines, cèdent respectivement 1,54% et 1,33%.
Les hausses de Meta Platforms (+3,77%) et d’Adobe (+3,22%) permettent au Nasdaq de limiter ses pertes. Le réseau social bénéfice d’un relèvement de recommandation de JP Morgan tandis que l’éditeur de Photoshop a annoncé anticiper une prévision de bénéfice supérieur aux attentes pour le premier trimestre.
CHANGES
Le dollar progresse encore, de 0,13% face à un panier de devises de référence après ses gains de jeudi, les cambistes continuant de réajuster leurs positions dans la perspective de taux d’intérêt plus élévés et pour une durée plus longue.
L’euro, en repli de 0,16%, se traite à 1,0609 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires sont soutenus par la révision à la hausse des anticipations de la remontée des taux d’intérêt après les dernières déclarations de plusieurs responsables de la BCE et de la Fed.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l’ensemble de la zone euro, a fini sur un gain de 8,2 points de base, à 2,16%, et celui à deux ans a pris 7,1 points, à 2,44%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans avance de quatre points de base, à 3,49%, et celui à deux ans d’environ deux points, à 4,22%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est affecté vendredi par les inquiétudes sur les taux d’intérêt mais devrait enregistrer sur l’ensemble de la semaine un gain hebdomadaire.
Le Brent abandonne 2,67% à 79,04 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,3% à 74,36 dollars.